
Pour la énième fois, la foudre du Président Yaya Jammeh s’est abattue sur la presse en Gambie, avec cette fois-ci en ligne de mire deux journalistes des noms de Musa Cherif, Directeur de publication du tri-hebdomadaire privé The Voice et son reporter Sainey Maranah, nous a appris l’Ong Article 19, dans un communiqué transmis au journal Le Quotidien.
Arrêtés le 13 janvier dernier par les services de sécurité gambiens de la National intelligence agency (Nia), les deux journalistes ont été libérés trois jours plus tard après avoir payé une caution.Leur unique tort, selon le communiqué, «c’est d’avoir relaté dans leur journal, une saignée dans les rangs de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (Aprc), parti du Président Jammeh.» Selon toujours le document, l’article en question «a été publié en Décembre 2013 par The Voice, sous la plume du reporter Marenah. Il rapportait que 19 militants de la formation politique au pouvoir ont rallié le Parti démocratique uni (Udp), principale formation de l’opposition.»
Le comble de tout, relate le communiqué, «c’est qu’au moment où les journalistes étaient transférés à la police de Banjul, le bureau du Procureur affirmait ne pas être au courant de leur arrestation et des charges qui pèsent contre eux.»
Voyant partout des complots, le régime de Jammeh a accusé les deux journalistes de «conspiration.» Une accusation courante en Gambie, puisque c’est un «moyen de terrifier les voix dissidentes et de museler l’expression.»
Très remonté contre la justice gambienne, le communiqué la traite d’être une «marionnette aux ficelles tirées par l’Exécutif, et il est temps que le harcèlement dont fait l’objet la presse gambienne et les simples citoyens épris de justice, cesse afin que tonne la voix de la démocratie.»
Article 19 s’est également rappelé, pour le regretter, qu’après sa réélection en 2011, Yaya Jammeh avait dit dans une déclaration que «les journalistes sont moins de 1% de la population et si quelqu’un attend de moi, que je permette à moins de 1% de la population de détruire 99 % de la population, vous êtes au mauvais endroit.» Ce qui illustre, selon l’Ong, le silence et la peur qui règnent à tous les niveaux en Gambie et le musèlement de la presse.
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