
Les libéraux soupçonnés d’enrichissement illicites et convoqués par la justice vont déférer de leur propre gré aux convocations. S’ils refusent, ils bravent l’Autorité et risquent d’être contraints.
Les libéraux convoqués par le procureur spécial auprès de la cour de répression de l’enrichissement illicite ont décidé de braver l’Autorité et de ne plus répondre «aux convocations émanant de cette juridiction politique exceptionnelle sur mesure (Cour de répression de l’enrichissement illicite) remisée aux placards par les deux prédécesseurs de Macky Sall». Pour justifier leur position, Ousmane Ngom et ses camarades anciens ministres affirment qu’ils bénéficient d’une immunité de juridiction. Et donc, ils estiment que la loi sur l’enrichissement illicite exige l’envoi du dossier «aux juridictions compétentes». Seulement, en refusant de déférer aux convocations, Ousmane Ngom, Omar Sarr, Samuel Sarr et consorts bravent l’Autorité et risquent d’être contraints à déférer. Ils risquent le mandat d’amener. «On ne peut pas dire: ‘je ne réponds pas à une convocation de l’Autorité’. Si vous refusez de répondre, vous défiez l’Autorité. Et dans ce cas, vous risquez d’être cueilli par la force publique», indique une source judiciaire contactée par Wal fadjri.
Ces bravades ne sont pas également tombées dans l’oreille d’un sourd. Le chef de l’Etat est prêt à croiser le fer avec les récalcitrants. «J’ai entendu, dans la presse, beaucoup de bravades, beaucoup de théories. Moi qui vous parle, j’ai été convoqué il y a un an à la police, pourtant, j’étais un ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale. On m’a convoqué pour des futilités, mais j’étais obligé de répondre parce que c’est la police nationale. Tout citoyen qui est convoqué à la police a intérêt à aller répondre, parce que s’il n’y va pas, il sera déféré», menace le président de la République depuis La Haye où il se trouve. Notre source qui ne «veut pas se mêler à ces histoires de politiciens», de rappeler le cas de Jean Paul Dias qui a été cueilli à la cathédrale de Dakar pour avoir refusé de déférer à une convocation.
Mais aussi Ousmane Ngom lui-même qui a été cueilli dans un hôtel de Kolda et acheminé manu militari à Dakar par des éléments de la Bip lors des élections législatives pour le même motif. «Dans la forme, vous devez déférer à la convocation même si vous la considérez comme un abus. Vous devez répondre et dire à celui qui vous a convoqué qu’il n’est pas habilité à le faire. Mais on ne peut pas ne pas répondre à une convocation», ajoute notre interlocuteur. Avant de poursuivre : «Quand Ousmane Ngom a été amené de force à Dakar, les gens ont été obligés de le relâcher parce qu’il ne relève pas de cette juridiction.» L’ancien ministre Karim Wade est le premier à être convoqué aujourd’hui par la cour de répression de l’enrichissement illicite. Il doit être entendu par la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane. Va-t-il déférer ?
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