
La série de plaidoiries se poursuit en ce nouveau jour du procès de l'ima Alioune Ndao et Cie. Me Babacar Ndiaye, conseil de Moustapha Diatta, a tenté de tirer d'affaire son client qui risque 20 ans de travaux forcés. L'avocat s'est déchaîné sur l'ancien président français qu'il accuse d'être à l'origine de toute cette situation.
"Sarkozy est à l'origine de cette situation chaotique. C'est lui qui devait être poursuivi pour actes de terrorisme. (…). Cette judiciarisation du terrorisme est né au lendemain d'un sommet portant sur la sécurité tenu à Dakar. Ce sommet était organisé pour faire face à certaines menaces qui guettaient l'Afrique plus précisément le Nord Mali. A l'occasion, le président de la République avait prononcé un discours violent à l'encontre de ceux qui avaient une autre vision sur l'islam. Nous touchons du bois, le Sénégal n'a jamais connu d'actes terroristes à proprement parler. Moustapha Diatta jouit d'une bonne réputation dans le quartier où il vit. Après avoir écouté le réquisitoire du parquet, j'ai l'impression que le ministère public cherche à attiser les feux de la peur pour soutenir son dossier. Si on regarde avec sérénité et attention ce dossier, il n'y a aucun acte qui peut justifier l'acharnement du parquet contre les accusés", s'insurge l'avocat du sieur Diatta.
Pour lui, le parquet veut faire croire à la Chambre criminelle spéciale qu'une entreprise terroriste était en train de se préparer. Mais, poursuit-il, "iI s'agit d'une simple fiction. On a analysé les démonstrations du parquet mais jusqu'à l'heure actuelle, on est resté sur notre faim d'autant plus qu'aucune entreprise terroriste n'a été démontrée", a-t-il dit.
"Nos pouvoirs publics veulent faire plaisir aux occidentaux"
"Je pense que toutes les parties gagneraient à ce que le ministère public puisse mettre sur la table des éléments justifiant que Moustapha Diatta a aidé la famille d'Abdallah Ba à rejoindre le Nigéria", renchérit Me Ndiaye en insistant sur le fait que "le droit pénal est un droit de certitude et qu'il ne s'accommode pas des suppositions. Le parquet serait plus convaincant s'il était parvenu à démontrer avec des éléments à l'appui que Matar Diokhané et sa bande préparaient des actes terroristes". D'avis que le simple fait d'être présent en Libye ne fait pas de soi un terroriste, il dit ne pas admettre, qu'on puisse considérer "les accusés comme des djihadistes qui sont revenus au Sénégal pour installer un camp au Sénégal. Il est très exagéré de les culpabiliser parce que rien n'a été démontré par le parquet pour soutenir qu'il existe une entreprise terroriste. Je pense que le parquet est très vite allé en besogne", confie Me Babacar Ndiaye.
Celui-ci estime que si les accusés étaient partis au Nigéria ou en Libye pour vivre leur idéal de religion, l'on ne peut pas leur reprocher cela. Quant à son client, Moustapha Diatta, lui n'a jamais été animé par une quelconque intention de nuire qui que ce soit. Il éprouve de la passion à la chasse, raison pour laquelle il détenait cette arme et des munitions dont la détention lui est reprochée. "Moustapha Diatta ne peut pas être poursuivi parce que des munitions ont été trouvées sur lui. Nous sommes en présence d'un dossier d'une montagne qui a accouché d'une souris. On a voulu faire peur, effrayer les gens pour leur dire que vous l'avez échappé belle mais tel n'est pas le cas ! Les Sénégalais sont très pacifiques". L'avocat trouve d'ailleurs que "par la voix du parquet, nos pouvoirs publics veulent faire plaisir aux occidentaux".
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