
La préfecture de police de Paris a annoncé vendredi l'interdiction d'une manifestation de soutien aux Palestiniens qui était prévue samedi dans le secteur de Barbès à Paris en raison de risques de "troubles à l'ordre public."Les organisateurs, dont le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et une dizaine de mouvements de soutien au peuple palestinien, ont aussitôt annoncé le dépôt d'un référé liberté devant le tribunal de Paris contre cette mesure.
Dénonçant "une atteinte grave aux droits démocratiques et à la liberté de manifester", le NPA d'Olivier Besancenot a appelé les autorités à revenir sur leur décision."Si tel n'était pas le cas, nous appellerions tout de même, avec les forces politiques, syndicales et associatives attachées aux respects des droits démocratiques et révoltées par les crimes commis à Gaza, à se rassembler pour protester publiquement", écrit-il dans un communiqué.Contrairement à Paris, une manifestation de soutien aux Palestiniens de Gaza prévue samedi sur le Vieux-Port de Marseille, à l’appel du "Réseau Palestine Bouches-du-Rhône", a été autorisée.
"La manifestation a bien été déclarée le 16 juillet en préfecture et ne fait pour l’heure l’objet d’aucune mesure d’interdiction", a déclaré à Reuters une porte-parole de la préfecture de police de Marseille.Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a justifié l'interdiction du défilé parisien par les violences qui ont éclaté dimanche dernier devant deux synagogues à l'issue d'une manifestation organisée par les mêmes collectifs et qui avait réuni 7.000 personnes selon la police.
CIRCULAIRE AUX PRÉFETS
"Je considère pour ma part que, à partir des éléments qui m'ont été communiqués par le préfet de police de Paris, les éléments ne sont pas réunis pour que cette manifestation se déroule dans des conditions qui garantissent la sécurité", a déclaré Bernard Cazeneuve sur Europe 1.La préfecture de police a rappelé que les organisateurs étaient les mêmes que ceux de dimanche dernier."La décision est fondée sur les violences de dimanche, sur la multiplication des appels sur les réseaux sociaux, sur les risques de contre-manifestation et aussi sur le fait que la manifestation était prévue un samedi, jour où les lieux du culte juif sont très fréquentés", a-t-on précisé.
Bernard Cazeneuve a déclaré avoir envoyé à tous les préfets une circulaire pour demander la protection des lieux de cultes en France."Je leur ai demandé au cas par cas si les conditions d'organisation des manifestations permettent l'apaisement et la sécurité et si ce n'est pas le cas, j'ai demandé à ce que ces manifestations soient interdites", a-t-il ajouté.Les autorités israéliennes ont lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une offensive terrestre dans la bande de Gaza, dix jours après le début des bombardements qui n'ont pas fait cesser les tirs de roquettes.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a réclamé l'interdiction des manifestations en faveur du Hamas. Il affirme que deux synagogues parisiennes ont été prises d'assaut, dimanche dernier, "par des groupes nombreux et haineux proférant des slogans antisémites".
(Marion Douet et Gérard Bon, avec François Revilla à Marseille, édité par Sophie Louet)
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