
L'ancien président français Nicolas Sarkozy plaide ce jeudi pour une réforme des accords de Schenghen afin de mieux contrôler l'immigration et remet en question l'idée d'une égalité entre membres de l'UE, à trois jours des élections européennes en France.Dans une tribune publiée par Le Point et dont des extraits sont mis en ligne sur le site de l'hebdomadaire, l'ancien chef de l'Etat sort de son silence pour appeler de ses voeux un "leadership fort" pour l'UE et insister sur la prédominance de l'attelage franco-allemand.Alors que les sondages créditent le Front national d'un score élevé, voire supérieur à celui de l'UMP, Nicolas Sarkozy dit souhaiter une réforme des accords sur la libre-circulation afin de mieux contrôler l'immigration illégale.
"Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration", écrit-il dans ce texte long de six pages.Cette question est déjà au coeur du programme de l'UMP pour les européennes de dimanche et en vue desquelles le président du parti, Jean-François Copé, a appelé mercredi à un "vote utile" afin de parer à la montée de l'extrême droite et à l'abstention."Ainsi serait-il mis fin au détournement de procédure qui permet à un étranger de pénétrer dans l'espace Schengen, puis, une fois cette formalité accomplie, de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses", ajoute celui qui s'était fait fort, en 2007, d'aller reconquérir les électeurs du FN.
"MYTHE DE L'ÉGALITÉ"
Nicolas Sarkozy, qui s'exprime rarement depuis sa défaite à l'élection présidentielle de 2012, prend dans cette tribune le parti d'une Europe forte, comme la plupart des responsables politiques de la droite ou de la gauche de gouvernement."L'Europe nous protège des dérives idéologiques de nos gouvernants et des majorités qui les soutiennent", écrit-il, réclamant un leadership plus fort pour l'Union. "L'absence de leadership met l'Europe en danger, car sans vision, sans cap et sans priorité", dit-il.Et à cette fin, l'ancien président, qui avait mis du temps à ajuster sa relation avec la chancelière allemande Angela Merkel et a souvent voulu aller vite et fort sur les dossiers européens ou internationaux, plaide pour une coopération plus étroite encore entre les deux pays.Il dit souhaiter l'établissement d'"une grande zone économique franco-allemande cohérente et stable au coeur de la zone euro", soulignant qu'elle serait au bénéfice de la France.
"(Elle) nous permettra d'abord de mieux défendre nos intérêts face à la concurrence allemande en gommant nos handicaps fiscaux et sociaux (...) nous permettra ensuite de prendre le leadership des 18 pays qui composent l'union monétaire", dit-il.Cette vision suggère une Europe à deux vitesses, devenue un fait avec l'euro que n'ont pas adopté tous les Etats membres, et que certains défendent de façon plus radicale encore, à l'image de l'ex-ministre UMP Laurent Wauquiez, porteur d'une idée de bloc à six pays très critiquée dans son propre camp.Nicolas Sarkozy ne va pas aussi loin mais affirme: "Nous devons cesser de croire au mythe de l'égalité des droits et des responsabilités entre tous les pays membres."(Gregory Blachier)
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