
Les Etats-Unis sont préoccupés par les activités des entreprises chinoises Huawei et ZTE en Europe dans le cadre du développement de la technologie 5G, a expliqué mardi un membre du département d'Etat américain. Lors d'une rencontre avec la presse à Bruxelles, le représentant du gouvernement américain a mis en garde ses alliés contre les conséquences potentielles sur la sécurité nationale.
De nombreux pays occidentaux étudient le déploiement sur leur territoire de la 5G, la technologie de réseau mobile de cinquième génération, conçue pour répondre à une importante croissance des données. En Belgique, les enchères des bandes de fréquence n'ont pas encore été lancées et le dossier pourrait être confié au prochain gouvernement fédéral.
Les géants chinois des équipements télécoms Huawei et ZTE font partie des prétendants à ces nombreux contrats de développement mais sont soupçonnés de poser un problème de sécurité nationale. Les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon ont déjà pris des mesures pour réduire ou bloquer la marge de manoeuvre des entreprises chinoises. Le Royaume-Uni a aussi récemment remis en question la participation de Huawei au déploiement de la 5G.
Appel à la prudence
Mardi, à Bruxelles, un membre officiel du département d'État américain a appelé ses alliés européens à suivre le mouvement. Sous couvert d'anonymat, il a évoqué un risque pour les réseaux nationaux, notamment en raison des liens étroits entre les responsables des entreprises télécoms et l'appareil étatique chinois. "La Chine est un État avec un parti unique, les entreprises et les individus n'ont pas de recours pour résister à une directive", a-t-il déclaré. "Il faut se montrer très prudent et ne pas se précipiter en signant des contrats avec des fournisseurs qui ne sont pas fiables".
D'après lui, les responsables politiques chinois sont en mesure de forcer les entreprises à collaborer avec les renseignements, en leur donnant libre accès à leurs informations. Cette situation pourrait avoir des conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis, de leurs alliés, mais également sur la vie privée de la population et la protection de la propriété intellectuelle. "Si nous sommes un jour confrontés à une urgence militaire et que nous devons communiquer avec un allié sur un système Huawei, nous devrons réfléchir à ce problème", a souligné le membre du département d'Etat.
"Nous ne faisons pas confiance à la Chine"
Le responsable américain ne demande pas aux autres États de mettre fin aux contrats déjà en vigueur ou de se séparer des infrastructures existantes pour les technologies de générations précédentes, mais de ne pas autoriser Huawei et ZTE à construire l'ossature de la 5G en Europe. "Nous ne faisons tout simplement pas confiance à la Chine et à son parti unique", a-t-il résumé. "Nous avons beaucoup d'intérêts communs avec le gouvernement chinois mais ils ne partagent absolument pas nos valeurs." En Belgique, le Centre pour la Cybersécurité Belgique a entamé une analyse pour détecter les risques potentiels des équipements du géant chinois de l'électronique Huawei. Fin janvier, il a indiqué qu'aucun élément ne démontre pour l'instant l'existence d'un tel danger pour la (cyber)sécurité belge.
0 Commentaires
Participer à la Discussion