
Le procès des attentats de janvier 2015 en France s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris, plus de cinq ans après les sanglantes attaques djihadistes contre le journal Charlie Hebdo, des policiers et un magasin Hyper Cacher, qui avaient semé effroi et consternation et fait 17 morts.
Quatorze accusés, dont trois seront jugés par défaut, sont poursuivis dans ce dossier, soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amédy Coulibaly, auteurs des attaques.
Ce procès historique, qui se tient sous très haute surveillance, doit s'achever le 10 novembre. Dans la salle d'audience, où sont arrivés peu avant 10H00 plusieurs rescapés des attentats et des membres ou anciens membres de Charlie Hebdo, dont l'urgentiste Patrick Pelloux et le journaliste Laurent Léger, les accusés ont pris place dans deux box vitrés, encadrés par des policiers tous encagoulés.
“N'ayons pas peur, ni du terrorisme, ni de la liberté", a exhorté l'avocat de Charlie Hebdo, Me Richard Malka, à l'entrée de la salle. "Au fond, l'esprit de Charlie, c'est ça: c'est refuser de renoncer à nos libertés, de renoncer aux rires, de renoncer y compris au blasphème".
Trois accusés manquent à l’appel
Parmi les 14 personnes jugées, trois manquent à l'appel et sont jugées par défaut: Hayat Boumeddiene, compagne de Coulibaly et figure du djihadisme féminin, et les frères Belhoucine, tous trois partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne.
La mort des frères Belhoucine, évoquée par diverses sources, n'a jamais été officiellement confirmée. Hayat Boumeddiene, un temps donnée morte, est pour sa part soupçonnée d'être en cavale en Syrie.
"Ceux qui sont là ne sont pas des lampistes. Il n'y a pas de lampistes", a néanmoins estimé l'avocat des victimes d'Amedy Coulibaly, Me Patrick Klugman, disant vouloir rendre hommage à la "mémoire" des personnes tuées lors de la prise d'otage de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier.
"Je voudrais qu'on parle d'un mot, d'un mot qui a disparu de cette procédure, c'est ‘antisémitisme’ (...) On savait que ce jour-là, on toucherait des juifs au moment le plus sacré, le plus familial de la semaine", a-t-il insisté.
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