L'état psychologique de Salah Abdeslam inquiète la justice française et l'administration de la prison de Fleury-Mérogis, où le seul membre vivant du commando des attentats du 13 novembre à Paris est détenu depuis avril 2016 dans des conditions draconiennes. Ces dernières, dans l'intérêt de l'enquête, ont donc été quelque peu assouplies, rapporte Le Parisien. La justice craint en effet que Salah Abdeslam, 28 ans, numéro d'écrou 428001, ne se suicide avant son procès, même s'il s'agit du détenu le plus surveillé de France.
Épié 24h/24, il est confiné au sein même du quartier d'isolement du centre pénitentiaire. Huit personnes s'occupent de sa surveillance et quatre cellules lui sont dédiées. D'abord la sienne, d'environ dix mètres carrés et hyper-sécurisée avec ses six caméras infrarouges avec zoom, son écran TV protégé par une coque en plexiglas, sa porte à oeilleton et son lit scellé au sol. Seul un panneau montant à mi-corps protège son intimité dans le coin des sanitaires. Deux heures de promenade par jour Une deuxième cellule est prévue en cas de dégradations de la première, une autre pour la surveillance vidéo et la dernière est une salle de sport.
Salah Abdeslam a droit à deux heures de promenade par jour, une le matin et une l'après-midi. En pratique, il ne sortirait que très peu. Il lui est interdit de parler avec d'autres détenus. Seul sa famille proche peut lui rendre visite. Depuis son arrivée à Fleury-Mérogis, Salah Abdeslam affiche un comportement des plus changeants, passant du silence complet à l'exaltation. Son séjour en prison est émaillé de plusieurs incidents. "Maintenant ça sera tout le temps la force, bande de bâtards, tout cela, vous allez le payer. Si ne c'est pas ici, ça sera à l'extérieur, bande de chiens!
Le respect, c'est fini maintenant!", a-t-il hurlé à ses gardiens le 8 juin 2016, frappant contre la porte et s'en prenant aux caméras. Des signes de paranoïa Depuis quelques mois, souvent prostré, il donne des signes de paranoïa. Une réunion s'est tenue au printemps dernier entre le parquet de Paris, les juges d'instruction et les responsables de la prison pour évoquer la dégradation de son état psychologique. Toutes les parties s'accordant sur le fait que Salah Abdeslam ne simulait pas, il a été décidé de légèrement assouplir ses conditons de détention.
Le plexiglas qui obstrue sa fenêtre sera retirée dans les prochains jours. Et la vitre pour ses parloirs a elle déjà été ôtée, comme le réclamait sa mère. Il est en échange systématiquement fouillé lors de son retour en cellule. "Tout est réversible à tout moment" en cas de "changement de comportement", a précisé un responsable de l'établissement pénitentiaire.
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