
Des milliers de Vénézuéliens sont descendus dans la rue à l’appel du chef de file de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaido, qui a prié la population à participer ce mercredi à la “plus grande marche” de l’histoire du Venezuela dans le but de faire chuter Nicolas Maduro. Guaido a dit mardi avoir entamé “la phase finale” de son projet de renversement du président en exercice.
“Nous devons rester dans les rues”, a-t-il lancé mercredi à une foule de partisans réunis dans l’est de Caracas. Lors d’un déplacement devant une base aérienne de Caracas, il a affirmé que Maduro ne disposait plus du soutien de l’armée et a demandé aux soldats de “poursuivre” les efforts destinés à le chasser du pouvoir. Rien n’indique cependant pour l’heure que les généraux aient changé de camp.
Et Maduro est apparu mardi soir à la télévision publique aux côtés notamment du ministre de la Défense, Vladimir Padrino. “Leur plan a échoué, leur appel a échoué, parce que le Venezuela veut la paix”, a déclaré le chef d’Etat. Plus d’une centaine de personnes ont été blessées mardi lors de heurts entre les partisans de l’opposition et les forces de sécurité.
Si un retour au calme relatif a été constaté en fin de journée, Guaido a appelé les Vénézuéliens à ne pas relâcher la pression. “Nous continuons aujourd’hui”, a-t-il tweeté tôt mercredi matin. “Nous allons aller de l’avant avec plus de force que jamais.” “Le Venezuela a l’occasion de se rebeller pacifiquement contre un tyran replié sur lui-même”, avait-il écrit un peu plus tôt sur les réseaux sociaux.
“GUERRE DE L’INFORMATION”
Guaido se heurte à un mur depuis qu’il a été reconnu en janvier comme président légitime du Venezuela par la plupart des pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et par plusieurs voisins du Venezuela, comme le Brésil et la Colombie. Outre l’armée, Maduro peut compter sur le soutien de la Russie, de la Chine, de Cuba ou de la Turquie.
Moscou a démenti mercredi être intervenu pour dissuader le président vénézuélien de quitter son pays à destination de La Havane, comme l’affirmait mardi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo sur CNN. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé Washington de mener une “guerre de l’information”.
Avant l’intervention de Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, John Bolton, avait assuré que trois des principaux membres du régime Maduro - le ministre de la Défense, le chef de la Garde nationale et le président de la Cour suprême - avaient entamé des discussions avec l’opposition et qu’ils étaient prêts à soutenir une alternance pacifique du pouvoir.
Le ministre de la Défense, Vladimir Padrino, a pourtant réaffirmé son soutien à Maduro en apparaissant à ses côtés à la télévision. Il a promis que l’armée allait continuer à défendre la Constitution et les “autorités légitimes”. Maduro a appelé ses partisans à descendre en masse dans la rue ce mercredi contre les “agressions et tentatives de coup d’Etat sans précédent dans l’histoire”, du Venezuela.
avec Deisy Buitrago à Caracas, Matt Spetalnick et Lesley Wroughton à Washington; Jean Terzian et Tangi Salaün pour le service français, édité par Henri-Pierre André
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