Dans son dernier numéro daté du 9
septembre, l'hebdo satyrique évoque la crise des migrants. Pour le périodique
qui a fait de l'impertinence sa marque de fabrique, pas question de passer sous
silence l'image qui a titillé les consciences récemment: celle d'Aylan, mort,
face contre le sol sur une plage, symbole du drame humain vécu par ces milliers
de migrants qui tentent de rejoindre l'Europe à tout prix.
Sur une première caricature signée Riss -devenu directeur de Charlie Hebdo
depuis les attentats-, l'enfant est représenté devant un panneau publicitaire
d'une grande enseigne de fast food indiquant "Promo! 2 menus enfant pour
le prix d'un". "Si près du but", titre le dessinateur.
Un deuxième dessin, lui aussi de Riss, représente Jésus marchant sur l'eau
tandis qu'un enfant se noie à côté de lui "La preuve que l'Europe est chrétienne.
Les Chrétiens marchent sur les eaux. Les enfants musulmans coulent".
"Bienvenue sur l'île aux enfants"
Le dernier dessin du caricaturiste représente à nouveau Aylan gisant sur le
sable sous les yeux de Casimir, avec en légende "Bienvenue sur l'île aux
enfants".
"Voilà pourquoi je ne suis pas Charlie"
Si en France ce dernier numéro n'a pas fait grand bruit, mis à part quelques
twittos qui se sont émus de son insolence, il n'en est pas de même
Outre-Manche. Le Daily Mail a évoqué l'affaire lundi, indiquant qu'une plainte
avait été déposée à l'encontre de l'hebdo. "Voilà pourquoi je ne suis pas
Charlie", ont commenté de nombreux lecteurs du tabloïd.
Peter Herbert, avocat et activiste des droits de l'homme s'insurge sur Twitter
contre le périodique: "Charlie Hebdo est une publication purement raciste,
xénophobe et idéologiquement en faillite qui représente les moeurs décadents en
France". Celui qui est aussi président de l'association des avocats noirs
dit envisager de signaler la publication devant la Cour Pénale internationale
pour incitation à la haine raciale.
Avec cette polémique, se pose à nouveau la question qui avait agité le débat
lors des attentats de janvier au siège de Charlie Hebdo: peut-on rire de tout?
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