
Après sa lettre de démission adressée à la direction du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn a tenu à envoyer aussi un email à ses anciens collègues du Fonds. Il en profite pour nier toutes les accusations qui pèsent contre lui.
Alors que l'avocat de DSK, Benjamin Brafman, s'est dit confiant quant à l'acquittement de son client, l'ancien patron du FMI a envoyé dimanche un email à John Lipsky, qui a pris sa relève par intérim. Ce dernier l'a renvoyé à tous les salariés du Fonds, et la chaîne de télévision américaine CNN s'en est procurée une copie. Dans ce courriel, Dominique Strauss-Kahn semble jouer la transparence : « Les derniers jours ont été extrêmement douloureux pour moi et ma famille, et je sais qu'ils l'ont été aussi pour tout le monde au Fonds. » Il avoue qu'avoir quitté le FMI a été « une des décisions les plus dures de (sa) vie. » Il exprime « sa tristesse profonde et sa frustration d'avoir à partir dans ses circonstances. » Grand seigneur, il explique qu'il n'a pas voulu que le Fonds, et ses collègues, aient à « partager (son) cauchemar. Donc (il) est parti. »
« Je nie les accusations qui pèsent contre moi »
L'ancien favori des sondages pour l'élection présidentielle de 2012 a surtout profiter de ce courrier pour réaffirmer son innocence : « Je nie de la manière la plus forte possible les accusations qui pèsent contre moi. Je suis très optimiste sur le fait que la vérité va jaillir et que je serais innocent. » A peine libéré sous caution, la défense de DSK semble donc s'organiser : dans un pays où c'est à l'accusé de prouver son innocence, cet email apparaît comme une première étape dans la bataille contre la justice américaine.
« Au revoir »
Il n'a pas voulu quitter le FMI sans faire l'éloge des actions mémorables entreprises depuis son arrivée. Une façon peut-être de faire son propre éloge. Le « déploiement de ressources en Europe occidental (…) une première depuis plusieurs dizaines d'années », « un engagement plus important dans les marchés des pays émergents », et surtout « la réforme historique de la gouvernance » (du FMI, NDLR) sont des étapes décisives pour DSK : un bilan plutôt flatteur pour le socialiste. Après avoir rappelé tous ses accomplissements, il a ajouté : « Je me sens privilégié et humble d'avoir travaillé avec des personnes si extraordinaires. Je chérirai le temps passé ensemble. » « Ainsi donc, mes chers collègues, je vous remercie, vous dit bonne chance pour l'avenir, et au revoir (en Français dans le texte, NDLR). » L'email est signé d'un sobre « Dominique ». DSK apparaît en tout cas bien serein pour un homme qui pourrait passer le reste de sa vie en prison.
0 Commentaires
Participer à la Discussion