
Israël a annoncé dimanche avoir conclu un accord avec un pays d'Afrique de l'Est encore inconnu pour y envoyer des milliers d'immigrés clandestins eryhtréens entrés ces dernières années sur son territoire par sa frontière poreuse avec l'Egypte.
Selon la radio de l'armée israélienne, il s'agit d'un pays qui ne connaît pas de troubles et qui partage des intérêts communs avec Israël, qui pourrait être l'Ouganda, l'Ethiopie ou le Sud-Soudan. Cet accord entrera dans le cadre d'une "relation stratégique plus large", qui pourrait prendre la forme de formation à l'agriculture, de prêts, d'assistance médicale et d'infrastructures dans le pays d'accueil.
L'EXEMPLE DES SUD-SOUDANAIS
Israël serait par ailleurs encore en discussion avec deux autres pays africains pour conclure des arrangements similiaires pour gérer le cas des immigrés soudanais. Sur l'initiative du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, des pourparlers sur cette question avaient été engagés il y un an par Hagai Hadas, un ancien officier du Mossad, avec plusieurs pays africains, comme le Ghana ou le Kenya.
Son modèle : le retour des Sud-Soudanais au moment de la déclaration d'indépendance du pays, en 2011. "Tous ceux qui sont rentrés se sont parfaitement intégrés et ont même œuvré pour leur nouveau pays. Avec l'argent, les compétences et les connaissance qu'ils ont ramenés d'Israël, ils ont dynamisé l'économie", a-t-il expliqué. "Les Erythréens veulent gagner leur vie, et ils comprennent qu'ils ne peuvent le faire ici", a-t-il ajouté pour défendre son initiative.
UN PROCESSUS DE PLUS DE CINQ ANS
La majorité des immigrés israéliens ont fui l'Erythrée (35 000 ressortissants) et le Soudan pour trouver du travail ou échapper à un régime répressif. Israël a déjà pris plusieurs mesures pour stopper cet afflux massif de clandestins, comme la construction d'un mur avec l'Egypte (lien abonnés), la rétention préventive des nouveaux arrivants ou des offres financières pour les départs volontaires.
Tel Aviv souhaite aller plus loin, mais ne peut renvoyer la plupart des migrants dans leur pays d'origine à cause des risques qu'ils encourraient sur place, aux termes de la convention de 1951 sur le statut des réfugiés. Toutefois, selon une experte interrogée par AP, la responsabilité de garantir les droits de réfugiés de ces immigrés pèsera toujours sur l'Etat israélien, même au terme du "déplacement".
Un officiel israélien a indiqué au quotidien Haaretz que le processus de déplacement serait "graduel", et pourrait prendre au moins cinq ans. "Cela ne va pas être 'bing, bang, boom'. Le processus sera conduit sous la supervision de la justice."
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