Le CUSEMS a, hier mardi, répondu présent à l’appel du gouvernement pour une séance de négociations autour de sa plate-forme revendicative. Les pourparlers n’ont néanmoins débouché sur rien de concret après plusieurs heures de discussions. Fonction publique et l’Emploi et son homologue de l’Éducation ont rencontré hier le bureau du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS). Si rien de significatif n’en est sorti, les autorités y ont cependant vu une avancée sur le dossier de l’enseignement parce qu’étant une main tendue aux syndicalistes. Et à l’heure actuelle, aucune autre rencontre n’est prévue pour décanter la situation.
Une situation qualifiée de scandaleuse par le CUSEMS, au sortir de la rencontre. Cette organisation syndicale parle de mépris du gouvernement par rapport aux enseignants, aux élèves et à l’école en général. “Le ministre à minimisé la grève de l’enseignement, c’est une insulte à l’encontre du peuple sénégalais. Partout à travers le pays, il y a des parents et des élèves qui vivent une crise existentielle dont seul le gouvernement est responsable. Nous sommes déçus car on a, au CUSEMS, l’intime conviction que notre dossier n’a pas été étudié sérieusement. Notre ministre de tutelle est un politicien qui agit selon une logique politicienne et qui protège jalousement ses avantages sans comprendre qu’il doit être le premier partenaire de ceux qui dépendent de lui. Mais cela ne va pas se passer comme ça. Le Cusems ne va pas s’en arrêter là. On va continuer la lutte”, a martelé Abdoulaye Ndoye, le porte-parole du Syndicat.
Du côté du ministre de l’Éducation, le ton est nettement plus agressif. En Effet, non content de se dédouaner de la quasi-totalité de ce dont les enseignants accusent leur ministère de tutelle, Kalidou Diallo renverse la vapeur en déclarant n’avoir pas de compte à rendre tant que les enseignants n'auront pas, selon lui, respecté leur part des accords signés en 2010. “Par rapport à la plate-forme de 2010, il ne reste, dans les faits, pas grand-chose à régler, à part les parcelles à octroyer et, là encore, c’est presque finalisé. Pour le reste, il y a des conditions que les enseignants doivent d’abord remplir.
Dans le cas de l’indemnité de relèvement du taux horaires, par exemple, je ne vois pas pourquoi on devrait payer alors que le volume horaire des cours donnés n’a pas augmenté.”, a-t-il confié à la presse. Même son de cloche par rapport aux salaires des vacataires, où le ministre évoque la conjoncture. “Pour les vacataires…aujourd’hui, un professeur qui dispense 5h de cours par semaine gagne la même chose que s’il en dispensait 18h. Dans le contexte économique actuel, le gouvernement ne peut pas se permettre d’augmenter tout de suite leurs indemnités.”, ajoute Kalidou Diallo. Pour sa part, le ministre Khadim Guèye, souligne : “Le gouvernement ne dit jamais non à de nouvelles demandes. Mais étant donné que ces dernières ont une forte incidence financière, nous devons en référer aux autres ministères concernés, à savoir ceux de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire ainsi que de l’Économie et des Finances, avant de donner notre aval”, a expliqué, prudent, le ministre de la Fonction publique.
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