
Le mois du ramadan, période de recueillement, de tempérance et de modération, est désormais l’occasion pour les grandes surfaces de doubler leurs stocks. C’est la grande affluence. Mais, au-delà de la recherche de la qualité et des bonnes affaires, les clients trompent le temps en cette période de diète.
Dans un supermarché en Centre-Ville, une jeune trentenaire fait son entrée. Un jean bleu et un haut aux manches longues, de la même couleur, dessinent bien ses formes. Des vans rouges, petites pointures, cassent bien la couleur de son accoutrement. La démarche de cette nymphe très pressée de faire ses courses ne laisse point indifférent. Munie d’un chariot, elle fait ses emplettes dans les rayons des marchandises. Dans sa collection : lait, charcuteries, pain de mie, friandises entre autres petits articles. Et pour finir sa course, un gros panier emballé qu’elle tire du rayon ‘’panier ramadan’’. « C’est à 25000 F mais c’est très complet pour un cadeau », glisse Mamy Tall. Très disponible, elle explique que le panier est pour la sœur de son mari non sans préciser que c’est devenu une tradition chez elle depuis trois ans. Et sur le choix de la grande surface pour ses courses ? « Le ramadan n'y est pour rien. « C’est une habitude chez moi, j’habite au Plateau et contrairement à ce que les gens pensent, en plus de la qualité des marchandises, on retrouve des prix bas dans les grandes surfaces. Il faut simplement les fréquenter pour comprendre que ça n’a rien à voir avec du voyeurisme encore moins une affaire de riche ou de pauvre », dit-elle. Cela explique-t-il la ruée vers ces lieux ? Des Mamy, on pouvait en voir par centaines en ce mois béni de Ramadan.
Un mois budgétivore
Le Ramadan est budgétivore. Pendant ce mois on note moins de repas. Et pourtant, la dépense quotidienne s’envole. Dans les grandes surfaces, les courses, sont au-delà des achats, une manière de tromper le temps. Les supérettes, supermarchés, sont pris d’assaut. A l’image de Mamy Tall des milliers de Dakarois ont fait leurs courses. 16 H à Auchan de Nord Foire, c’est comme si les clients s’étaient donné le mot. Le lieu est noir de monde, les chariots des uns et des autres s’entrechoquent.
Une jeune femme apparait, fatiguée par cet effort pour se frayer un chemin, dans cette fourmillière de clients, a failli jeter l’éponge. Le lait, les dattes, les friandises, et autres produits prisés pendant le mois de ramadan, garnissent son panier. « La quête de la qualité nous amène ici, mais avec le temps qu’on n’y perd on a envie d’aller voir ailleurs. D’habitude, je viens après la rupture pour la provision du lendemain mais c’est rare de ne pas trouver du monde».
Chef de famille accompagné de ses fillettes qui se disputent une tablette de chocolat, toujours à Nord Foire, un père de famille n’est guère mieux loti. Il essuie sa sueur malgré la climatisation qui marche à fond.
Calvaire pour passer à la caisse
Mêmes scènes dans la boutique Utile sur la route de Ouakam. Ici une seule caisse satisfait à peine la grande clientèle qui est obligée d’attendre pour le calcul. A croire que durant le mois de Ramadan, les Sénégalais consomment encore plus. Et en effet, c’est durant le mois de ramadan que les grandes surfaces doublent ou triplent les stocks notamment celui de la charcuterie. C’est une occasion pour certains de multiplier leur consommation de saucissons, de viande hachée, de fromage et de jambon... Les uns sont motivés par le mieux-être de la famille, des enfants en particulier. D’autres cherchent à satisfaire des invités. Une troisième catégorie se livre, tout simplement, à du gaspillage. « Il faut noter qu’il y aura des familles endettées après le ramadan simplement parce qu’il faut faire les grandes surfaces comme tout le monde », déplore Yasmina.
Cette situation ne manque pas de causer des désagréments. Dans une grande surface sise aux Maristes, en plus des difficultés de s’approvisionner du fait de la forte présence des clients dans le magasin, c’est la caisse qui indispose. Il faut passer par une longue queue pour enfin pouvoir payer ses courses. Ce qui pousse des clients las d’attendre à l’approche de la rupture, d’abandonner tout simplement les chariots dans la boutique sans se soucier de ranger les articles dans leurs rayons.
6 Commentaires
Le Vrai
En Avril, 2022 (20:56 PM)Reply_author
En Avril, 2022 (21:45 PM)Va vivre dans un pays à majorité d'autres que musulmans tu nous raconteras
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En Avril, 2022 (22:39 PM)Reply_author
En Avril, 2022 (08:15 AM)Mustapha Hihihihi
En Avril, 2022 (08:54 AM)Auchan
En Avril, 2022 (11:20 AM)Commerçant
En Avril, 2022 (16:12 PM)Reply_author
En Avril, 2022 (13:26 PM)Participer à la Discussion