
Il arrive des moments dans la vie d’un peuple où il faut choisir entre parler ou se taire à jamais. Il faut parler pour exprimer avec courage son point de vue. Parler pour assumer une posture. Parler pour aider son peuple.
Quand on est vraiment honnête, il faut parler envers et contre tous, s’il le faut, mais assumer le choix de ses mots et l’orientation de sa pensée.
Il est vain, et il sera toujours vain de vouloir parler pour avoir raison sur le monde. L’unanimité n’est pas d’ici-bas, seuls les lâches et les calculateurs parlent pour plaire.
Ce qui est en train de se passer au Sénégal est plus que triste, mais non moins prévisible. Tout ça était prévisible. Et Dieu sait que nous n’avons pas encore atteint le summum de la désolation dans cette voie que le peuple a pris.
Le principal coupable de cette situation que nous vivons en ce moment, c’est le peuple sénégalais avec son hypocrisie atavique. Dans ce pays, tout est faux, tout est orienté, tout est calculé... le mensonge et la fourberie constituent deux puissants leviers de l’ascenseur social pour accéder rapidement au sommet. Dans les universités, on trouve des idiots de premier degré qui y professent et Dieu sait que dans un monde normal, ces gens- là n’auraient pas pu être enseignants même pour une école primaire. Dans notre administration publique, on retrouve des directeurs de société et des PCA qui n’ont pas les aptitudes élémentaires pour gérer leur propre existence, et pourtant, on leur confie des deniers publics astronomiques et des responsabilités qui dépassent leurs compétences. Pour les ministres, n’en parlons pas, le Président Abdoulaye Wade, nous a prouvé à suffisance que l’idiotie n’est point une entrave au Sénégal pour occuper un poste ministériel.
La société sénégalaise dans son ensemble est confortablement assise sur la connerie depuis belle lurette ; elle est à l’aise avec la tortuosité, et la facilité l’enchante plus que tout. Certains fumistes voudraient nous faire croire que Macky Sall est une malédiction qui nous tombe du ciel. Que nenni. L’actuel président de la République est un pur produit de notre système politique. Il a fait toutes ses classes là où il le fallait pour accéder au pouvoir. Et n’allez surtout pas nous faire croire que ce sont des djinns qui ont voté pour lui ! D’ailleurs, rappelons avec justesse que beaucoup de ceux qui se battent aujourd’hui pour son départ du pouvoir étaient hier prêts à donner leur vie pour lui. Mieux, ces gens-là ne voulaient ni voir ni rien entendre parler de ses errements quand il faisait des forfaitures dans sa quête du pouvoir. Macky Sall a forcé des urnes pour voter, il a interpellé l’armée pour qu’elle se range du côté du peuple ; il a appelé la jeunesse à descendre dans la rue et à récupérer le pouvoir légal à son profit et les gens ont fermé les yeux sur des comportements qui laissaient transparaître que Macky Sall est tout sauf un démocrate. Bref, Macky avait fait et dit des choses qu’Ousmane Sonko n’oserait pas aujourd’hui ni dire ni faire, quand bien même il est au plus haut de sa popularité. En vérité, c’est à se demander quelle sorte de peuple nous sommes : nous n’entendons que ce que nous voulons entendre ; nous voyons que ce que nous voulons voir...
En ce qui concerne Ousmane Sonko, il est loin d’être un homme parfait, n’en déplaise à ceux qui ne voudront pas entendre ce son de cloche. Il est coupable d’avoir prêté le flanc en allant se soigner auprès d’Adji Sarr. Il a commis bien d’autres erreurs politiques et tactiques de mon humble point de vue. Ce qui n’empêche en rien qu’il soit l’espoir de tout un peuple. Contre Adji Sarr, l’État du Sénégal est le comploteur en chef, et la justice sénégalaise son bras armé ; ça même le Sénégalais le plus demeuré le sait : c’est d’une évidence burlesque.
Le Sénégal aujourd’hui est dans une impasse incroyable. Vouloir jeter l’anathème uniquement sur Macky Sall est d’une facilité déconcertante. Nous sommes tous coupables de ce que nous sommes en train de vivre en ce moment. Toutefois, si certains d’entre nous sont coupables par leurs discours jusqu’au-boutistes, d’autres sont des assassins par leur silence complice, voire complaisant. Mais au plafond de la culpabilité se trouvent nos chefs religieux. Ils ont le pouvoir moral et les moyens matériels et humains pour arrêter ce pugilat mortel. Ceux qui sont de mauvaise foi ou simplistes d’esprit, nous dirons que nos religieux ont parlé et qu’ils n’ont pas été écoutés. Or nous savons tous qu’il existe un fossé entre parler et faire semblant de parler. Quand on ne veut pas se mouiller, on s’entoure de toutes sortes de parapluies en parlant des deux côtés de la bouche, en usant de paraboles et de circonlocutions qui permettent à chaque partie de dire à ses troupes que le discours du religieux est pour le camp adverse. Bref, quand on craint de prendre position ou de déplaire, on finit par être partie entière du problème. C’est mon intime conviction.
Au demeurant, force est de reconnaître qu’un chef religieux au Sénégal, qui qu’il soit, ne pourrait pas à lui tout seul régler la situation de façon durable. Mais qu’est-ce qui empêcherait les familles religieuses les plus puissantes et les plus influentes au pays de se concerter et de parler d’une seule et même voix ? Expliquez-moi ça !
En définitive, nous devons tous accepter de reconnaître que le Sénégal est plongé dans un chaos indescriptible qui va sans aucun doute impacter notre développement sur plusieurs décennies. Et s’il ne s’agissait que de développement économique, ce serait alors le moindre mal. Mais hélas, le pire est à prévoir et ce sera du côté social : le Sénégal ne sera plus jamais le même. Croyez-moi ! Nous en reparlerons en temps et lieu. Pour l’instant que ceux qui pensent que les conséquences de ce chaos qui est en train de s’installer les épargneront se trompent. Peu importe ce qui arrive, la nuit sera longue pour tous. Nous sommes coupables sans exception, mais les uns plus que les autres.
Mamadou Bamba Tall,
Ancien étudiant de l’Université Gaston Berger, Sanar 1. Ancien boursier de la Fondation Ford (Université Laval), Consultant international en éducation, Montréal, Canada Conseiller au ministère de l’éducation du Québec (MEQ) [email protected] Tel 514-604-2253
Ancien étudiant de l’Université Gaston Berger, Sanar 1. Ancien boursier de la Fondation Ford (Université Laval), Consultant international en éducation, Montréal, Canada Conseiller au ministère de l’éducation du Québec (MEQ) [email protected] Tel 514-604-2253
16 Commentaires
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En Juin, 2023 (16:59 PM)PAROLE DE SANAROIS 1
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En Juin, 2023 (17:01 PM)Manam
En Juin, 2023 (16:47 PM)Là, vous n'êtes pas du tout objectif et ça montre que vous êtes un sénégalais bon teint.
La vérité est que Sonko a des pratiques se.x.uelles perverses qu'il veut assouvir dans ces salons.
Pour le reste, je suis d'accord.
OPTONS POUR COMBAT PAR LES IDEES, LA SEULE ARME CONVAINQUANTE ... ET LAISSONS LES ARMES A FEU DE COTE ET LE VANDALISME ...
QUE POUR VOTRE SIMPLE INTERET ...
ARRETEZ DE SACRIFIER LES SENEGALAIS ...
AUCUN DE VOUS DEUX NE REGLERA LE PROBLEME DES SENEGALAIS ...
VOUS NE REPRESENTEZ QUE VOUS MEME ...
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En Juin, 2023 (17:09 PM)IL FAUT DIRE LA VERITE EN TOUTE CIRCONSTANCE . Celui qui ne dit pas que ces morts sont du au vagabondage nocturne de SONKO dans les bordels est un mecréant .
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En Juin, 2023 (17:30 PM)QUE CELUI QUI N'A JAMAIS PECHE LUI LANCE UNE PIERRE ...
C'EST UNE AFFAIRE PRIVEE ...
C'EST SON AFFAIRE ... IL N'A QU'A TIRE SON COUP OU IL VEUT, CA RESTE DU DOMAINE DU PRIVE ...
CA NE NOUS INTERESSE PAS ...
C'EST L'AVENIR DU SENEGAL QUI NOUS INTERESSE ...
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En Juin, 2023 (17:43 PM)VOUS AVEZ DEJA FAIT 2 MANDATS ...
IL FAUT PARTIR, PERSONNE N'EST INDISPENSABLE ...
PRESIDENT, C'EST UN ROLE QUE N'IMPORTE QUI PEUT JOUER ...
L'ESSENTIEL, C'EST DE PRESERVER NOS ACQUIS ...
LAISSEZ NOUS REORGANISEZ CE PAYS ... VOUS AVEZ DEJA FAIT DEUX MANDATS ...
ET LIBEREZ LES PRISONNIERS POLITIQUES ... VOUS NE POUVEZ PAS ENFERMER TOUS LES SENEGALAIS ...
VOUS FERMEZ LES ECOLES, LES UNIVERSITES, PEUT ETRE POUR CONSTRUIRE DES PRISONS A LA PLACE ...
LES SENEGALAIS SOUFFRENT INTERIEUREMENT APRES CE QUI S'EST PASSE ... VOUS ETES RESPONSABLE, VOUS ET SONKO ET VOTRE MINISTRE DE L'INTERIEUR ... ARRETEZ DE MENER LES SENEGALAIS A L'ABATTOIR ... VOUS, SONKO ...
RESPECTEZ NOUS, NOS COEURS SAIGNENT, ON A MAL PARTOUT ... LIBEREZ NOUS, SVP ...
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En Juin, 2023 (19:00 PM)Warou
En Juin, 2023 (18:06 PM)Reply Author
En Juin, 2023 (18:52 PM)Participer à la Discussion