
Suite à la déculottée de notre équipe nationale, nous nous sommes tous réveillés avec la gueule de bois. On se demande d'ailleurs pourquoi, car ce n'est pas notre premier désespoir avec une équipe qui nous a pourtant habitué à la non-performance. Pour rappel, on n'a jamais rien gagné en football. A entendre les douze millions d'experts en football que compte le Sénégal, on est capable de gagner la coupe du monde.
Diantre ! On n'aurait jamais du gagner ce match contre la France en 2000, car depuis lors on se prend pour ce que l'on est loin d'être! Admettons le, nous n'avons pas de talent collectif en football, nous faisons partie des plus médiocres du continent et du monde.
Donc basta les grandes tirades et théories sur les génies footballistiques sénégalais, ce n'est que dans nos têtes et surtout sur nos langues bien trop pendues. Et ce n'est pas seulement au football que cette tare nous poursuit. Nous avons un ego qui n'a rien à voir avec notre niveau de production, de richesse et de connaissances.
On pense que tout est dans le verbe, les longues parlottes, les envolées lyriques quand ce n'est pas dans le «dangassanté» (joutes verbales). Ce qui s'est vérifié au football se constate tous les jours dans la vie quotidienne. On ne croit point à l'effort, mais aux raccourcis faciles. On parle, on hurle, on vocifère.
Nous sommes les champions du monde des langues pendues pour sûr! On pense pouvoir ainsi changer le réel, juste par le verbe et surtout sans sueur, ni douleur, pendant que les autres avancent dans la discipline et le dur labeur, notamment le petit Cap-Vert d'à côté dont les habitants venaient chercher fortune au Sénégal dans les années 60.
Aujourd'hui le Cap-Vert est un pays à revenu intermédiaire et joue bien au football. La preuve, il a privé le géant Nigeria de Can. Alors arrêtons de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, en football et dans la vie. Parlons moins, beaucoup moins et travaillons plus, beaucoup plus.
Sadaga Mbaye
Pikine Icotaf
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