
Chers compatriotes,
Lors de mon dernier voyage au Sénégal, j’ai eu la chance d’assister et/ou de participer à des échanges sur la campagne présidentielle en cours.
J’ai souvent eu droit à des échanges à Dakar avec de jeunes actifs dans des taxis, hôtels, marchés, commerces, ateliers …
La quasi-totalité d’entre eux nourrissent un immense espoir sur la rupture qui s’annonce et qui à coup sûr sera une grande surprise pour les prédicateurs de la continuité. Tout en étant parfaitement conscients de l’immensité océanique des pouvoirs confiscatoires du système actuel, ils aspirent tous à un changement radical de paradigme.
Aussi, comme toute autocratie machiavéliquement déguisée en démocratie qui se nourrit perpétuellement de la propagande démesurée avec les moyens de notre pauvre Etat, le système anachronique actuel, en distillant méthodiquement et continuellement des arguments fallacieux à tout point de vue, finit par semer le doute dans les esprits les moins avertis.
Des arguties vicieusement propagées dans les canaux de toute sorte, vous sont servies à longueur de journée et ce dans l’unique but de confisquer votre vote, voire de voler subrepticement votre bulletin. En vous faisant ainsi peur et en vous empêchant de vous pencher sur les véritables enjeux de cette élection, ils sont en train de vous pousser au bégayement de l’histoire comme si l’homme sénégalais devait éternellement s’auto- obstruer.
C’est pour cette raison que le sénégalais que je suis, loin des querelles politiciennes et des intérêts partisans, conscient de la responsabilité historique qui nous incombe à tous, se permet, avec la plus grande humilité et surtout sans aucune prétention de détenir une quelconque vérité plus vraie que la vôtre, d’apporter sa modeste contribution contre ces arguties dont la mauvaise foi ne saurait résister un tant soit peu à l’épreuve de la lucidité.
Déconstruire ces procédés dilatoires truffés de cavillations qui n’ont comme seul objectif que de maintenir ce système de confiscation et de dilapidation de vos atouts, me semble être un défi que doit essayer de relever tout sénégalais épris de justice et attaché au futur de son pays.
C’est en ce sens que je vous propose mes objections sur ces grosses finasseries servies à tout va par les partisans du système actuel et que nous nous devons de vomir au plus vite pour éviter l’indigestion générationnelle.
1 - « Ils nous disent que nous ne devons pas élire Sonko, puisqu’il est trop jeune, il n’a pas suffisamment d’expérience. A la limite nous pourrons le retenir pour 2024. … » .
Pour rappel, voici quelques données que tout le monde peut vérifier et que ces prêcheurs font semblant d’ignorer :
Barack Obama n’avait pas atteint ses 48 ans quand il a été élu en novembre 2008 comme le premier président noir de la première puissance mondiale. Il fut pendant 8 ans l’un des meilleurs présidents que le monde ait connu.
Jerry Rawlings avait 34 ans lorsqu’il accéda au pouvoir au Ghana en 1981. Il a fait du Ghana l’un des pays les plus dignes, les plus prometteurs, les plus stables, les plus prospères et les plus démocratiques de tout le continent africain. C’est l’un des rares présidents du continent que vous pourrez aujourd’hui croiser dans la rue en simple citoyen libre et fier du devoir accompli.
Paul Kagame avait moins de 43 ans lorsque qu’il devint président du Rwanda. Il vous suffit de faire un petit tour dans ce beau et paisible pays pour vous rendre compte du travail colossal que ce grand patriote a réalisé en très peu de temps. 20 ans après un génocide des plus atroces que l’humanité ait connu, génocide qui avait complément dévasté ce pays sur tous les plans, le président Kagamé a réussi à faire de son pays un bijou humain à tous les niveaux, bijou qui fait aujourd’hui la fierté de tous les africains. Un esprit rwandais qui se caractérise par la rigueur, l’honnêteté, le sens du devoir, le patriotisme, le travail et la tolérance est indéniablement né avec cet homme. De l’autosuffisance alimentaire à la scolarisation de tous les enfants en passant par une absence quasi totale de corruption ou de concussion, ce pays a pris au moins plus de 20 ans d’avance sur le Sénégal avec de réels et inaltérables fondements d’un développement humain inclusif. Le plus petit village rwandais est plus sûr, plus propre, plus structuré que la plus grande ville du Sénégal.
Thomas Sankara : en 1983 quand il devint président du Burkina Faso, il n’avait que 34 ans. Existe-t-il un homme qui a inspiré autant de fierté à la jeunesse africaine que Thomas Sankara ? Qui parmi nous n’a pas considéré son lâche assassinat comme le rêve brisé du siècle pour tout un continent ? Qui ne le pleure pas encore plus de 32 ans après sa tragique disparition ?
Alors combien de temps allons-nous encore accepter que notre Ousmane Sonko qui s’inscrit sur tous les plans dans la continuité de ces très grands hommes y compris dans l’engagement patriotique au même âge et l’amour de la matrie africaine, puisse être traité d’inexpérimenté à 44 ans. De par son parcours, cet homme n’est-il pas un pur et rare produit de la méritocratie sénégalaise ?
Par ailleurs, demandons à tous ces messagers de « l’immobilisme fixe », ce que valent vraiment ces soi-disant expériences qui ne s’abreuvent qu’aux sources amovibles et instables du vol, du mensonge, du sport national politicien que constitue la transhumance, de la dilapidation, de l’escroquerie, de l’hypocrisie, du copinage, du népotisme, de la compromission et de la soumission aux puissances étrangères. Qui peut aujourd’hui en toute objectivité soutenir une quelconque évolution SOLIDE des valeurs au Sénégal depuis 1960 ? A quoi ont réellement servi les expériences de tous ces professionnels de la politique qui s’échangent le pouvoir depuis 60 ans ? Voulez-vous vraiment continuer avec ces « expériences » inutiles, inopérantes et sans aucune perspective autre que la satisfaction immédiate des besoins alimentaires de cette caste ? Et vous dans tout ça ?
2 – « Ils nous disent de nous méfier de Sonko car il est trop radin, il ne donne pas d’argent. En politique il faut en donner… » Dixit qui vous savez …
Hormis le caractère insultant pour notre conscience et méprisant pour notre dignité de tels conseils, une question me vient toujours à l’esprit devant la matérialisation de telles contrevaleurs. Combien de temps il faut à la majorité écrasante des jeunes sénégalais pour économiser au moins 5 000 000 CFA ? Quand vous voyez un chanteur, un louangeur, un zélateur, …, sortir du palais de la République, de chez tel ou tel dignitaire du régime, avec un don de plus de 5 000 000 CFA voire 2 à 3 fois plus, que voulez-vous comprendre d’un tel message. Parce que cette personne aura chanté pour le dignitaire, lui aura promis ou fait miroiter des électeurs, voilà que vos impôts prélevés sur l’argent que vous gagnez dignement et durement tous les jours, sont gracieusement reversés à ces individus. De surcroît, les acteurs de si graves forfaitures, qui n’ont même pas conscience du désastre humain et économique qu’ils causent au pays à travers ces contrevaleurs qu’ils véhiculent ainsi, se payent le luxe de relayer ces scènes irréalistes et d’un autre âge par les télévisions. Et c’est ce pilier de leur système de pillage qu’ils ont toujours nourri au biberon de leur slogan « Khalisse ken dou ko liguey da gniou koy lidieune ti » qu’ils vous invitent à perpétuer. A nous tous de leur montrer, par le mémorable « Dégagisme » que nous leur réservons, que personne ne pourra acheter notre dignité qui ne saurait se négocier. Contrairement à leur certitude sur la vénalité et le mercantilisme de l’homme sénégalais, fondement de tout leur mode de pensée, nous avons le devoir d’inscrire pour toujours dans les consciences que malheureusement pour eux « Tout sénégalais n’a pas de prix ».
A très vite ….
Je vous donne rendez-vous dans 48 h pour la Déconstruction N°2
Vous y trouverez :
Pourquoi les plus grands voleurs de la république qui devront justifier la provenance de leurs liquidités au moment de les changer dans la nouvelle monnaie, vous font peur avec la sortie du franc CFA prônée par Ousmane Sonko.
Pourquoi, contrairement à ce qui s’est régulièrement passé avec nos aînés, qui depuis Senghor ont très souvent répondu à l’appel du ventre et des intérêts très immédiats et claniques au moment de mettre leur bulletin dans l’urne, ce vote du 24 février et plus particulièrement celui de la jeunesse sénégalaise doit être un acte fort pour nos enfants et nos petits-enfants. Nous nous devons de saisir cette occasion historique pour laisser aux générations futures l’un des plus précieux et digne cadeaux que nous puissions leur transmettre et que nous n’avons hélas jamais eu : le choix d’un candidat rien que pour l’intérêt supérieur de la Nation.
Comment depuis Senghor les mêmes acteurs perpétuent le même système clientéliste qui s’est révélé incompatible et inopérant avec l’amorce d’un quelconque développement.
A très vite ….
(Papa Coly Faye)
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