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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Chronique

Pas la République, mais vous M. Le Président...

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Macky Sall, president de la Republique du Senegal

Dans l’opposition, leur discours est distinctement audible. Une fois au pouvoir, repus de privilèges et de pouvoir, ils parlent si hautement que leur langage n’est plus perceptible que par les délicates oreilles de leurs partisans et autres laudateurs. Ainsi va la vie de nos politiciens, selon qu’ils aspirent à nous gouverner où qu’ils sont en position de pouvoir et se mêlent de nous gouverner.

Au gré de ces circonstances définitivement circonscrites, de ce qu’ils disaient hier, aujourd’hui, point de nouvelles. Ils sont exactement comme ces poètes autoproclamés dont parle Paul Valérie, qui ont de la poésie « une conception si vague que c’est ce vague de leur esprit qu’ils prennent pour la poésie ». Leur attitude est une sorte de « branloire pérenne » entre la réalité de l’opposition et la fiction du pouvoir. Avec la même régularité, ils disent aujourd’hui une chose, demain son contraire, font, défont, foncent et s’enfoncent dans leurs propres contradictions.

Qu’ils s’efforcent de nous faire prendre pour des modèles de vérité. Le dernier exemple en date est celui de Ousmane Ngom. Qui, après avoir tout fait et dit pour que Macky Sall ne soit pas qui il est aujourd’hui, que Me Wade ne soit pas où il est aujourd’hui, découvre subitement et nous enseigne que leurs positions actuelles procèdent du décret divin. Et que ce même décret lui commande d’intégrer le « Macky » sans se salir. Oubliant que le même peuple qui avait décidé de cette double sanction, est toujours aussi souverain, confronté aux mêmes contradictions qu’en 2012. Pourtant, la monstrueuse parole proférée par Ousamane Ngom accusant ses « frères » de connexions jihadistes n’a en soi rien de monstrueux.

La véritable monstruosité réside dans la tribune qui lui a été échafaudée par le président de notre République, et du haut de laquelle il s’est fait littéralement Judas. Quant au Président Macky Sall, en faisant croire à sa recrue que c’est la République qui a besoin de lui, il a admis, a contrario, que sous sa gouvernance, celle-ci est tombée bien bas. Bien en dessous des inconduites de cet avocat de toutes les causes et qui, en l’occurrence, ne défend qu’un effet sans cause : sa volonté, son irrépressible instinct de transhumance.

De l’opposition au pouvoir, du pouvoir à l’opposition, du libéralisme au socialisme. , il se fait Don Quichotte, chevalier errant, sabre au vent, en quête de causes perdues à défendre. Insultant les uns et honorant les autres, au gré des circonstances : il aurait pu dire, comme le poète éprouvant l’ultime degré du « spleen » : « Je m’en vais au vent mauvais ; qui m’emporte, deça, delà ; pareil à la feuille morte ». Le Président Macky Sall pour sa part, doit comprendre que dans cette affaire, la parole publique qu’il porte au nom de la République, a été comprimée, privatisée et travestie en une parole partisane, qui ne saurait engager que ses intérêts partisans de chef de parti. En définitive, après la métaphore de la transhumance pour qualifier la ronde presque foraine de nos politiciens à travers les prairies politiques, on devrait recourir désormais à l’image iconoclaste du fou.

En effet, prisonnier d’un passage définitivement inaccompli, le fou appartient toujours à la société des hommes, mais en est socialement et moralement exclu par son geste de fou. Si bien qu’en définitive, selon qu’ils sont dans l’opposition ou au pouvoir, à considérer leurs gestes et leurs paroles, on se résignerait à la conclusion que de l’ouvrage au maître d’œuvre, « il y a plus d’outils que d’ouvriers, et de ces derniers, plus de mauvais que d’excellents ». Et puis après, dans une belle unanimité et sur le mode de la surenchère, nos hommes politiques de tous bords nous demandent de toujours leur faire confiance.

Pour le moment, notre confiance est placée en Macky Sall. S’il veut continuer à la mériter, il doit s’employer à faire toujours mieux, en attendant le meilleur. Sachant que pour un homme de pouvoir, le meilleur se situe toujours après le pouvoir. Là où on ne regrette pas son pouvoir, où on se fait regretter de ceux au profit de qui on a exercé le pouvoir. Car dans la logique de la vie en société, il n’y a rien de vraiment utile que ce qui peut servir à tous. En vérité, ce n’est pas la République, mais vous monsieur le président, qui avez besoin de Ousmane Ngom. Pas la République, mais vous...

Galasse, [email protected]     



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