
Certains parleraient de provocation. D’autres, de mépris devant cette affaire qui défraie la chronique et s’impose au-devant de l’actualité de ces dernières semaines. La consommation de la viande d’âne, issue de l’abattage clandestin et revendue sur le marché, préoccupe au plus haut niveau et impose à chacun, une introspection sur son alimentation.
Il n’y a pas que les boucheries dites clandestines qui posent problème. Allez sur les campus de Dakar ou de Saint-Louis et interrogez les étudiants : ils vous diront que la viande préparée et servie par les services du Coud ou du Crous, n’est pas exclusivement du bœuf ou de la volaille connue et reconnue, même s’ils sont dans l’incapacité d’en fournir la preuve. Devant la demande record et l’insuffisance de l’offre, les étudiants, pour leur survie, ferment les yeux et consomment, non sans arrière-pensée, les repas servis midi et soir sur les différents campus. Une inspection secrète au niveau des services universitaires, permettrait de lever l’équivoque et de manière définitive. Mais il y a pire que le contenu de l’assiette des étudiants, qui peut être à l’origine de troubles gastriques, susceptibles de provoquer une intoxication alimentaire, par moments...
Amateurs de «Tangana» dans les gares routières, de «Dibi» ou habitués des gargotes qui pullulent ça-et-là dans nos quartiers, il est sans doute arrivé à nous tous, de consommer de la viande dont on ne connait rien des conditions d’abattage ni de conservation encore moins de préparation. En proie à un petit creux, le désir de se remplir le ventre, de ne pas crever de faim ou encore la recherche de la facilité, poussent les moins regardants d’entre nous à fréquenter ces «restos» très prisés du fait de leur accessibilité à notre portefeuille. Il en est de même pour la ménagère qui amasse, sur le marché, des tas de viandes exposées et vendues à 100 francs l’unité. Pour la recherche du gain facile, du profit, les «cordons-bleus» de la restauration rapide de chez nous ne cracheront pas sur ces tas de viandes bon marché, avariées ou en passe de l’être. Qu’elles soient d’âne, de cheval, de chat ou de chien, les viandes se ressemblent plus ou moins, se confondent et toutes peuvent se retrouver sur le marché pour y être écoulées. Si on y ajoute les produits chimiques dont usent et abusent les «chefs cuisiniers» des Quick et McDo de chez nous, pour agrémenter leurs plats, on n’est pas loin de l’empoisonnement inconscient et leurs corollaires, les maladies dérivées de la consommation abusive de ces produits néfastes pour la santé.
Même préparée sous nos yeux, notre marge de manœuvre reste très réduite, voire inexistante, pour authentifier et la nature et la qualité de la viande que nous consommons chaque jour. Une manière de dire que de la viande d’âne, de cheval ou autre, nous en avons consommé, tous, au moins une fois. Pour ne pas dire plusieurs fois…
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