
Certaines organisations ne semblent pas s'embarrasser d’une analyse de contexte avant la prise de décisions. Sinon comment prendre la volonté du F24 d’organiser des manifestations le vendredi 9 et le samedi 10 juin pour soi-disant freiner Macky Sall dans sa volonté d’être candidat à un troisième mandat à la présidentielle de 2024.
Du jeudi 1er juin 2023 au 03 samedi, le Sénégal a vécu des journées chaudes, avec des manifestations, du pillage, des actes de vandalisme et des tirs à balles réelles faisant beaucoup de morts, 16 officiellement, plus de 20 d’après d’autres organisations. Actuellement, on assiste à un calme précaire mais oh combien précieux. Et voilà le moment choisi par le F24 pour jeter de l’huile sur le feu, espérant sans doute raviver les braises.
Il est vrai que le F24 compte à son sain des partis politiques, mais il est dirigé par la société civile. Or, lorsqu’on se dit société civile, il y a quand même un minimum de retenue et surtout le refus de se faire embarquer dans des logiques politiciennes. Et c’est sur ce point là que le F24 a failli au risque de donner raison aux initiateurs de Sos paix qui considèrent les Alioune Tine, Seydi Gassama et Alioune Sané comme partisans.
Quel est le contexte qui devait amener le F24 à se garder d’une telle initiative ? Il y a d’abord le moment de deuil, comme l’ont rappelé certains. Avec cette répression meurtrière, beaucoup de familles sont aujourd’hui éplorées. Il faut donc respecter la mémoire des disparus, porter le deuil et être dans le recueillement. L’opposition et le F24 devaient porter une telle initiative.
Ensuite, il y a les impacts sur l’économie et le social. Pendant une semaine, toutes les activités ont été soit à l’arrêt total, soit au ralenti. Ce qui constitue un manque à gagner pour certains mais aussi une crise pour bon nombre de familles qui cherchent la dépense quotidienne au jour le jour. Dakar concentrant l’essentiel des activités, c’est tout le pays qui en était touché.
De la fin du mois de mai au 7 juin, les travailleurs bancarisés n’ont pu avoir accès à leur salaire, faute de trouver une agence ouverte. C’était donc une semaine de dèche et on comprend pourquoi ils se sont précipités devant les guichets une fois le calme de retour. A cela, il faut ajouter la difficulté de transférer de l’argent, ce qui a aussi impacté des familles et des activités.
Dans le secteur des hydrocarbures, c’est presque une semaine sans travail. Cela a été ressenti d’abord par les entreprises pétrolières et les gérants de stations-services, mais ensuite par les usagers qui ont eu toutes les peines pour trouver du carburant. Il a même été noté une tension sur le gaz butane, le circuit de distribution retrouvant peu à peu son niveau normal.
Que dire du secteur des télécommunications. Face à la difficulté de se déplacer, l’internet pouvait s’offrir comme alternative, mais le gouvernement a eu la fâcheuse idée de bloquer les réseaux sociaux dans un premier temps, contraignant les usagers à passer par Vpn. Comme si cela ne suffisait pas, l’internet mobile a été coupé pendant deux à trois jours. L’impact sur les compagnies est sans doute le moins grave, puisqu’elles brassent des milliards de bénéfices, mais qu’en est-il de tous ces secteurs ou toutes ces activités comme la presse en ligne, la vente en ligne qui dépendent exclusivement de l’internet, sans compter tous ceux qui ont travaillé à pas de caméléon à cause d’une connexion défectueuse.
Flop du dernier concert de casseroles
Voilà donc autant de difficultés (liste non exhaustive) auxquels les Sénégalais étaient confrontés. Le patronat qui mesure parfaitement les conséquences a d’ailleurs décidé de prendre son bâton de pèlerin pour prêcher la paix. Ce n’est pas parce qu’on a son salaire à la fin du mois quoi qu’il arrive ou qu’on n’a pas d’entreprise qui risque d’en subir les contrecoups que l’on doit oublier ‘’goorgoorlu’’ et le monde de l’entreprise pleinement frappés par les crises.
Autre facteur qui devait peser sur la balance du F24, l’approche de la tabaski. Nombreux sont les tailleurs qui auront du mal à respecter les délais de livraison des commandes. Beaucoup de commerçants ont fait le plein et attendent les clients. A pareille heure, Dakar était envahi par des troupeaux de moutons. Si l’on sait que les éleveurs ont dû brandir leur sabre au parc des ruminants, communément appelé Fora (Diamaguène), pour repousser certains ‘’manifestants’’ qui voulaient leur voler le bétail, on comprend pourquoi les rues de Dakar restent désertent à ce moment.
Le F24 devait comprendre que les Sénégalais préparent la tabaski, le contexte n’est pas aux manifestations. Et ici, on se demande à quoi sert l’histoire. En effet, l’année dernière, le dernier concert de casseroles à l’initiative de Yewwi Askan wi a été un flop, parce qu’en grande partie, les esprits étaient déjà tournés vers la tabaski.
Il est donc temps que le F24 puisse comprendre que cette jeunesse qui s’est levée en début mars 2021, puis le 16 mars 2023 et enfin le 1er juin de la même année, malgré la répression meurtrière et les arrestations tous azimuts, cette jeunesse là saura se dresser devant Macky Sall pour lui dire basta. Mais il faudra au préalable savoir identifier le moment opportun !
8 Commentaires
Sayfu
En Juin, 2023 (10:26 AM)Reply_author
En Juin, 2023 (10:34 AM)Panique Au Sommet
En Juin, 2023 (10:32 AM)Cette marche du Samedi va definitivement mettre a mal l'argument du pouvoir selon lequel les manifestant sont minoritaires et violents
SORTEZ EN MASSE ET LONGEZ LA VDN
L'avenir du sénégal depend de cette marche car le monde entier nous regardera ce jour
Et macky n'ose plus reprimer ces manifestations dorénavant
L'Armée senegalaise ne laissera plus les nervis faire a leur guise
Diop 212
En Juin, 2023 (10:54 AM)Fall415
En Juin, 2023 (10:58 AM)Jam
En Juin, 2023 (11:22 AM)Mags Maguette
En Juin, 2023 (12:00 PM)Participer à la Discussion