Texte fondateur qui régit la vie des croyants dans tous ses aspects, toutes ses dimensions, le Saint Coran n’est pas qu’un texte. C’est la Lumière sous l’éclairage de laquelle tous les musulmans de tous les temps s’engagent dans la Voie droite ici-bas, qui mène à la félicité dans l’au-delà. Pour que ce Texte sublime descende du Très Haut sur lui, Mouhammad, l’intrépide, humain parmi les humains, s’est fait le meilleur des humains. De tout temps. Mais aujourd’hui, les musulmans par leur inconduite, font retentir ces terribles paroles de Seydina Ousmane : «Après mon Khalifat, les musulmans seront une communauté désunie à jamais !» Mais pire que la désunion, nous vivons désormais dans un monde sans transcendance où la seule clameur qui s’élève, confuse et incongrue, c’est celle de sanglants conflits d’interprétation sur fond d’enjeux de pouvoir, à propos d’un Texte intemporel que son immuable authenticité préserve de toute tentative d’altération. Si bien qu’aucun «Appel aux vivants» n’est plus audible, tel que l’avait formulé Roger Garaudy pour sauver le monde par les «Promesses de l’Islam». Dans ce monde orphelin de musulmans sans épithète, de toutes parts s’élèvent des voix, essaiment des voies qui convergent vers l’Islam, mais uniquement pour l’obstruer et le neutraliser. Et, suprême abus, la confusion procède d’une profusion provoquée et entretenue par les musulmans eux-mêmes.
En effet, comme au 16ème siècle en Europe entre Jansénistes et Jésuites, une poignée de musulmans se croient investis de la mission de massacrer le reste des humains. Au nom d’Allah. Cette «boucherie héroïque» offre ainsi aux Occidentaux l’occasion inespérée de ressusciter l’éternelle confrontation entre la civilisation et la barbarie, le bien et le mal, l’Occident et le reste du monde, sur la base de quoi ils conçoivent et justifient tous leurs abus. C’est précisément dans cette perspective que s’inscrit la caricature contre Cheikh Ahmadou Bamba. Mais la réaction du Khalife : responsable, ferme et mesurée, a été à la hauteur de ce non événement dont l’objectif était de nous faire prendre l’effet pour la cause : un système d’anti valeurs que des lobbys homosexuels et des loges maçonniques sont méticuleusement en train d’implanter dans nos sociétés. Il s’en est suivi une cascade de manifestations à travers tout le pays, avec des slogans qui se résument en une formule : «Laal nagnou laalaaké» (ils ont touché l'intouchable) ! En vérité, si le même mouvement d’indignation et de réprobation avait secoué tout le monde musulman lorsqu’ils se sont attaqués au Prophète, nous n’en serions certainement pas là aujourd’hui. Quant à Cheikh Ahmadou Bamba, il est si éloigné de ces gens et de leurs agissements, si proche de Mouhammad (Psl), dont il est le serviteur agréé, qu’aucune caricature ne saurait entamer la sublime intégrité de ces deux êtres d’exception. Quant à nous autres musulmans, si nous étions comme nous devrions, l’Islam n’en serait pas aujourd’hui réduit à être sur la défensive, essuyant en permanence toutes sortes d’attaques, de l’intérieur comme de l’extérieur. Au demeurant, avec ces «marches» et autres «sit-in», nous réagissons exactement comme le souhaitent les auteurs de ces absurdités et leurs obscurs commanditaires. Souvenons-nous plutôt que Mouhammad (Psl) est un illettré qui a instruit et éduqué le monde, érigé et dirigé une communauté, un Etat dont les frontières transcendent le temps et l’espace.
Que Khadimou Rassoul n’a jamais combattu et triomphé de l’oppresseur qu’en marchant sur la Voie droite, armé de Science et de la crainte révérencielle du Seigneur. La «Wassiya» qu’il laissa aux talibés au moment de son départ d’exil est toujours actuelle. Pour toujours. «Massaalikoul Jinaan» en est l’expression pérenne. De sorte qu’aujourd’hui comme jamais, les musulmans du monde entier doivent simplement réapprendre à vivre. Car comme dit André Gide, «on ne peut apprendre à vivre qu’en vivant.» Or, apprendre à vivre, pour un musulman, c’est conformer sa vie aux prescriptions du Saint Coran et aux enseignements du Prophète. Mais dans notre pays, même l’espace religieux est littéralement investi par des sortes de chevaliers d’industrie, qui n’invoquent les noms de nos guides religieux que pour en user comme des enseignes avec lesquelles ils plastronnent pour s’attirer la lumière et s’aménager des positions de pouvoir. Des occasions comme celle de ces caricatures leur offrent ainsi l’occasion de s’agiter fort bruyamment, mais plus pour la gloire et l’intérêt personnel que pour la cause qu’ils prétendent défendre. En vérité, dans cette affaire comme dans toutes les autres, passées et à venir, ce ne sont pas les personnes du sublime Prophète de l’ultime Religion et de Khadim Rassoul qui sont visées. Il s’agit plutôt de l’Islam, auquel l’un et l’autre ont consacré toute leur vie. Qui doit nous servir de viatique pour n’avoir plus besoin d’aucun autre mode de vie. En effet, aux musulmans du monde entier, aujourd’hui plus que jamais, il appartient simplement de vivre comme des musulmans. Chaque musulman sera alors fondé de dire à n’importe quel autre : «Fais ce que dois, advienne que pourra.» Si bien qu’en public et en privé, chaque musulman pourra s’approprier ces paroles de Socrate : «Je ferai taire les médisants en continuant de bien vivre.» Alors seulement, définitivement, ce sera le temps de vivre…
Galasse, [email protected]
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