
Les semences de mauvaise qualité distribuées par le gouvernement à certains producteurs ne proviennent pas de l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), a soutenu le directeur du Centre national de recherches agronomiques (CNRA), Samba Thiao."Les semences reçues par les paysans sont des semences +tout-venant+. Elles ne proviennent pas du tout de l'ISRA", institut dont dépend le CNRA, a soutenu M. Thiao. Il s'entretenait avec des membres du Réseau des journalistes scientifiques et techniques (REJOST), qui visitaient les laboratoires de l’ISRA à Dakar, du Centre national de recherche agronomique (CNRA) de Bambey, de l'Ecole nationale supérieure d'agriculture (ENSA) de Thiès et d'autres établissements publics d'enseignement supérieur. "Le gouvernement peut par exemple spécialiser des producteurs dans la production d'une variété de semence et garder cette semence quelque part. Si elle donne cette semence à un paysan, on saura que c'est des semences de qualité", a-t-il ajouté, interrogé sur l'origine des graines d'arachide de mauvaise qualité distribuées à certains producteurs. Il a ajouté : "Si on achète des semences de 100 producteurs, pour mettre ensemble ces différentes variétés, puis prendre de ce stock pour donner des semences aux paysans, on donne alors des semences +tout-venant+, c'est-à-dire des variétés de différents cycles, de différentes tailles, etc. C'est ce que fait le gouvernement." Le "mélange des variétés, c'est cela le +tout-venant+", a expliqué M. Thiao. "Les cycles ne sont pas les mêmes, la taille n'est pas la même, d'une graine à une autre, la teneur en huile n'est pas la même, l'adaptabilité aux sols non plus. Les graines n’ont pas la même capacité de résistance aux insectes", a-t-il fait savoir, parlant des semences de mauvaise qualité. Le directeur du CNRA s'oppose par ailleurs à la protection intellectuelle, par des brevets, des variétés mises au point par l'ISRA. "C'est un grand débat, mais je ne suis pas partisan de la protection, parce que nous sommes un établissement public à caractère scientifique et technologique", a-t-il dit à ce sujet. "Si les variétés sont brevetées, les semences vont coûter beaucoup plus cher pour le producteur", a-t-il averti.
ESF/BK
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