
En Tunisie, des « gilets rouges » font leur apparition inspirés par les « gilets jaunes » français. Une première manifestation est prévue lundi 17 décembre à Kasserine où l’un des fondateurs du mouvement vient d’être arrêté. Comme en France, ces « gilets rouges » protestent contre la flambée des prix et pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Stratégie pour l’emploi, augmentation du Smic, baisse des prix des produits de première nécessité, les demandes sont claires dans ce pays où le chômage dépasse les 15%, l’inflation atteint près de 8% et le dinar continue sa chute.
La colère qui gronde depuis des mois s’est accentuée ces derniers jours à l’image de grèves dans l’enseignement, dans les transports de carburant, au sein des avocats et de menaces de débrayage dans le transport aérien. Une grève générale est même prévue à l’appel du puissant syndicat UGTT à la mi-janvier, un mois qui a connu ces dernières années de nombreux mouvements sociaux.
Pour autant qu’il rejoigne des revendications portées par les « gilets jaunes », le mouvement des « gilets rouges », qui affirme reposer sur 9 coordinations régionales et 53 locales, n’est pas, au contraire de son voisin français, une contestation spontanée.
Conférence de presse, pages Facebook déjà en place, représentants en régions, leaders issus des rangs d’un syndicat d'étudiants de gauche ou proches de certaines personnalités politiques, cette mobilisation interroge. La presse tunisienne met en garde contre toute instrumentalisation d’une colère légitime par des groupes politiques ou d’anciens barons de l’époque Ben Ali.
Dans un entrepôt à Sfax, la police a saisi cette semaine 48 000 gilets rouges dont l’importateur affirme qu’une grande partie est destinée à des sociétés pétrolières. Des rassemblements sont déjà annoncés, sans date précise, au siège du gouvernement et dans d’autres villes du pays.
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