
En Centrafrique, quatre casques bleus ont été tués et huit autres blessés dans une embuscade ce lundi 9 mai dans le sud du pays. Un cinquième est porté disparu.
Le convoi du génie cambodgien escorté de casques bleus marocains revenait de Rafaï et se dirigeait vers Bangassou, deux villes situées le long de la frontière avec la RDC dans le sud du pays. Vers 20h, alors qu'il fait nuit noire, le convoi tombe dans une embuscade à Yogofongo, à une vingtaine de kilomètres de Bangassou. L'échange de coups de feu est violent. Un Cambodgien est tué, ainsi que huit assaillants.
Quatre casques bleus sont alors portés disparus. Ce mardi matin, les recherches s'organisent. Puis des discussions s'engagent avec les assaillants. Elles aboutissent à la restitution des corps de trois des quatre casques bleus manquants.
Certaines questions restent en suspens à l'heure qu'il est. Ces soldats ont-il été exécutés ou étaient-il déja morts lorsqu'ils ont été emportés par les assaillants ? Où se trouve le dernier casque bleu disparu ? L'ONU, qui refuse pour le moment de répondre à ces questions, attribue l'attaque aux anti-balaka. Mais les leaders anti-balaka à Bangui démentent toute implication. Certaines sources locales parlent de groupes d'autodéfense constitués récemment.
L’ONU régulièrement prise pour cible
Depuis quelques mois, cette zone du sud de la Centrafrique est l'épicentre des affrontements entre communautés. L'UPC, groupe armé à dominante peule, ainsi que les éleveurs peuls qu'il protège sont les cibles d'une offensive des groupes armés issus des autres communautés. Ce mardi matin, la ville d'Alindao, entre Bangassou et Bambari, a été le théâtre de combats entre l'UPC qui tient la ville et des assaillants anti-balaka.
Dans ces affrontements ethniques qui embrasent tout le quart sud-est du pays, la Minusca est souvent prise pour cible, car considérée par un camp comme alliée à l'autre. Pour autant, impossible pour le moment de connaître les motivations de l'attaque de ce lundi. Des convois sont parfois attaqués par des miliciens locaux, ou des groupes issus de la LRA, qui tentent simplement de voler les chargements.
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