
Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a déclaré mardi soir, dans un toast en l’honneur de la secrétaire générale du Commonwealth Patricia Scotland en visite officielle dans le pays, sa volonté de maintenir la paix et l’unité au Cameroun et de sanctionner les partisans du Southern Cameroon national council (SCNC) qui militent pour l’indépendance des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.
« Garant des institutions, selon notre Constitution, et en particulier de l’unité nationale, il est de mon devoir de rétablir l’ordre et de punir les coupables de ces assassinats », a-t-il affirmé.
Une déclaration du président qui intervient dans un contexte de violences dans cette partie du pays, où la branche armée des partisans de la sécession multiplie des attaques et assassinats contre les forces de l’armée.
En l’espace d’un mois, ce sont une quinzaine de soldats camerounais qui ont été assassinés par des miliciens qui se réfugient souvent au Nigeria voisin.
Par ailleurs, des dizaines d’édifices publics, entre autres, écoles, hôpitaux, mairies, tribunaux… ont été vandalisés et incendiés.
Pourtant, pour apporter des réponses à ce qui apparaissait il y a un an au début de la contestation comme des revendications corporatistes des avocats et des enseignants, le gouvernement a, entre autres solutions, crée une « Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ».
Ses missions consistant notamment de « proposer des solutions pour maintenir la paix, consolider notre unité nationale et renforcer notre volonté et notre pratique quotidienne du vivre ensemble ».
Malgré cette montée de la violence, Paul Biya s’est dit ouvert au dialogue car, a-t-il déclaré, « je n’en suis pas moins résolu à donner toutes ses chances à la commission précitée ».
Dans son intervention, Patricia Scotland a déclaré que « le Commonwealth n’est pas d’accord pour la partition du Cameroun », avant d’appeler les uns et les autres à œuvrer la paix, l’unité et la stabilité du pays.
En tout état de cause a rappelé le président camerounais, le bilinguisme et le multiculturalisme sont des « atouts exceptionnels pour notre pays, en ce qu’ils nous permettent d’avoir accès à deux grandes cultures et de dialoguer, dans leurs langues, avec un grand nombre de pays, spécialement en Afrique ».
Aussi, a-t-il réaffirmé, « je suis convaincu que l’immense majorité des Camerounais partage ce point de vue. C’est pourquoi je persisterai à rechercher des solutions de nature à conforter notre unité nationale ».
La secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland (photo), est en séjour au Cameroun du 18 au 22 décembre 2017.
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