Pour ne pas oublier la délicate question des droits de l’homme en Mauritanie, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) organisait mardi 3 février à Dakar une conférence de presse. L’objectif est d’alerter l’opinion suite à la condamnation à mort d'un jeune homme en décembre dernier pour apostasie et à deux ans de prison ferme en janvier dernier de Biram ould Dah ould Abeïd, militant anti-esclavagiste.
Mamoudou Baïdy Gaye est un jeune journaliste mauritanien qui vit en exil au Sénégal. Il est membre de l’organisation anti-esclavagiste de Biram ould Dah ould Abeïd, l'Initiative pour la résurgence abolitionniste (IRA). « Ce n’est pas facile d’être un activiste des droits de l’homme en Mauritanie, déplore-t-il. Tu peux perdre ton travail. Tu es fiché, tout ça pour t’empêcher d’exprimer ton opinion. Mais on n’étouffe pas la liberté. Ils ont arrêté Biram Dah ould Abeïd. Mais aujourd’hui il y a des milliers de Biram qui aspirent à cette liberté. »
Ne pas rester indifférent, ne pas rester les bras croisés, c’est important pour Fadel Barro. « Aujourd’hui, ce sont des rappeurs. C’est le président de l’IRA. Demain ça sera qui ? », alerte le coordinateur du mouvement des jeunes rappeurs « Y'en a marre ».« La jeunesse mauritanienne aspire à plus de démocratie, aspire simplement à vivre dans un pays avec des relations saines avec tout le monde. Ce qui n’est pas possible avec l’esclavage qui sévit, ce qui n’est pas possible quand les militants des droits de l’homme, les militants simplement pour le vivre ensemble, sont accusés à tort et à travers et emprisonnés. »
Pourquoi cette mobilisation aujourd’hui ? Pour Aboubacry Mbodj, secrétaire général de la Raddho, la priorité, « c’est de lancer une campagne de sensibilisation pour que la Mauritanie ne tombe pas [dans] l’oubli. Et nous demandons à ce qu’également les Etats exercent la pression sur la Mauritanie pour la libération immédiate et sans condition de tous les détenus. »
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