MALI : Ibk réalise le Grand Chelem, comme Macky Sall

Le Mali a un nouveau président de la République, démocratiquement élu. Soumaïla Cissé a consacré son adversaire du deuxième tour, Ibrahima Keïta, en rendant visite à ce dernier à son domicile pour le féliciter. C’était ce lundi soir, et le candidat de l’Urd était accompagné de son épouse et de ses fils jumeaux. Pour faire comme dans la pure tradition, tout comme son hôte, entouré lui aussi de sa famille, Soumaïla Cissé a voulu rendre l'honneur à son aîné, Ibk. 

Cet épisode, repris en boucle par les organes d’informations, a valu au Mali tous les honneurs de la communauté internationale. Et au nouvel homme fort à installer au palais Koulouba, une plus grande légitimité. Ce, après l’éclatante victoire confirmant son statut de poids lourd de la classe politique malienne. En réalité, il ne manquait que le « titre » de président de la République à Ibk pour réaliser le Grand Chelem, comme disent les sportifs. Puisque le leader du Rassemblement pour le Mali a été auparavant Premier ministre et président de l’Assemblée nationale. Sur ce plan de l’occupation des trois principaux postes hiérarchiques dans la plupart des États d’Afrique francophone, Ibk rejoint d’ailleurs son homologue sénégalais. Et les cas ne sont pas nombreux en Afrique, si tant est qu’ils existent… 

Âgé de soixante neuf (69) ans, Ibrahima Boubacar Keïta fait partie du trio d’hommes politiques les plus remarqués au Mali, depuis la Révolution de 1991 qui mit fin au pouvoir de Moussa Traoré. Les deux autres sont Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, tous deux anciens président de la République. Autant dire que Ibk voit son tour arrivé. Enfin ! Et dans des conditions similaires, la sortie de crise du pays et/ou la perspective d’un nouveau démarrage. Sauf que pour Ibk, un coup d’Etat et une rébellion scindant le pays en deux constituent autant de maux dont les séquelles ne peuvent être pansés facilement.

L’ancien ambassadeur puis ministre des Affaires étrangères en a conscience. Ses atouts sont une bonne connaissance du pays, les rouages de son administration, le respect des militaires, entre autres. Les prières et la volonté de la communauté internationale engagée pour un retour définitif de la paix dans le pays, pour barrer notamment la route à l’islamisme, peuvent l’aider de façon déterminante. Sans compter évidemment et pour commencer l’aspiration des Maliens à tourner cette douloureuse page de leur histoire.