
Boko Haram s’est emparé de territoires entiers du nord-est du Nigeria et multiplie les incursions au Cameroun voisin, à proximité du Tchad et du Niger.
Dissensions entre le Nigeria et ses voisins
Une coopération militaire a été décidée fin 2014 entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad). Mais cette force composée de quelque 700 hommes de chaque pays, ainsi que du Bénin, peine à se matérialiser du fait de dissensions entre Lagos et ses voisins. « Les pays concernés ont parlé à l’unisson pour le déploiement effectif de cette force », a affirmé Smaïl Chergui. « Nous acceptons un appui financier international mais seuls le Nigeria et ses partenaires régionaux doivent agir sur le terrain contre les islamistes », tempère un diplomate nigérian. De son côté, le président tchadien Idriss Déby Itno a souligné que « Boko Haram est un défi sécuritaire et humanitaire colossal. Nous n’allons pas attendre que telle résolution soit prise ou que telle autorisation soit menée pour faire face aux problèmes. Il appartient à tous ceux qui sont de bonne volonté de nous suivre et de nous appuyer dans notre action. »
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L’UA avait déjà appelé le 21 janvier à « finaliser » rapidement la force anti-Boko Haram, après l’arrivée d’un important contingent tchadien au Cameroun.
Au Nigeria, la montée en puissance de Boko Haram, dont l’insurrection et sa répression par l’armée ont fait plus de 13 000 morts depuis 2009, s’est encore manifestée le 25 janvier avec la prise de la localité de Monguno et une offensive sur Maiduguri, capitale régionale du nord-est, suscitant l’inquiétude chez les voisins.
Une des tâches essentielles de la force multinationale, qui doit être déployée avec un mandat initial d’un an, sera de "mener des opérations militaires pour empêcher l’expansion de Boko Haram et des activités d’autres groupes terroristes et éliminer leur présence", selon le communiqué de l’UA.
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