
Diango Cissoko, actuel médiateur de la République du Mali, a été nommé mardi Premier ministre, en remplacement de Cheikh Modibo Diarra qui a démissionné sur les ordres de l’ex chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.
Administrateur civil de profession, le nouveau chef du gouvernement de transition du Mali est connu dans son pays pour avoir occupé de nombreux postes de responsabilités
Sexagénaire, il a notamment assumé les fonctions de ministre de la Justice de décembre 1984 à février 1989, puis de secrétaire général à la présidence (1968-1991) sous le régime de Moussa Traoré et aussi durant le dernier mandat du président Amadou Toumani Touré, renversé par un putsch le 22 mars dernier.
Le porte-parole de l'ex-junte militaire, Bakary Mariko, avait annoncé qu'un nouveau Premier ministre serait nommé « dans les prochaines heures », avant de préciser que la ‘'démission forcée'' de Cheikh Modibo Diarra ‘'ne constitue pas un coup d'Etat''.
‘'Diarra n'a pas agi en homme de devoir, mais en fonction de son agenda personnel'', a soutenu Bakary Mariko.
Dans une brève intervention à l'Office de radio-télévision du Mali (ORTM) , Cheik Modibo Diarra avait annoncé, mardi, tôt le matin, sa démission et celle de son gouvernement, suite à des bisbilles avec l'ex junte qui continue de siéger à la garnison de Kati (15 km de Bamako).
« Moi Cheik Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement», lance Diarra, visiblement éprouvé par les soubresauts de son arrestation musclée à son domicile par des soldats agissant aux ordres de l'ex chef de la junte, le capitaine Sanogo.
Cheik Modibo Diarra avait prévu de partir lundi soir pour Paris afin d'y passer un contrôle médical, selon son entourage.
Il s'apprêtait à se rendre à l'aéroport quand il a appris que ses bagages avaient été débarqués de l'avion. Il a ensuite été arrêté à son domicile.
Des informations fiables recueillies à Bamako, renseignent que « le Premier ministre est en résidence surveillée. Il ne peut pas recevoir qui il veut, ou aller où il veut. Il y a des militaires à sa résidence et il n'est pas libre de ses mouvements ».
Le Nord du Mali est contrôlé depuis fin juin par trois groupes islamistes armés (Ansar Dine, d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui y appliquent la charia (loi islamique).
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé et soumis à l'ONU, un plan de déploiement d'une force internationale de 3 300 hommes dans le nord du Mali.
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