
La lecture du « rapport pays » de la Gambie, ce jeudi au parlement de la Cedeao, a laissé transparaitre une situation économique très tendue. En effet, au pays du Président Jammeh, la presque totalité des critères de convergence de la communauté n’est réalisée.
Déficit abyssal, inflation au plus haut
En effet, sur la mise en œuvre du programme macroéconomique, le déficit budgétaire gambien est encore abyssal et très loin du seuil fixé par la communauté. « En décembre 2015, le déficit budgétaire représentait 9.5 % du PIB, après les 8.5 % enregistrés à la même période de l’exercice précédent. Les repères régionaux de 3 % du PIB requis n’ont pu être atteints en raison de la faiblesse des décaissements attendus des bailleurs de fonds », informent les parlementaires Gambiens dans leur rapport pays. Le même document renseigne sur un niveau d’inflation au plus haut. « En décembre 2015, le taux moyen d’inflation est passé à 6.9 % après celui de 5.7 % à la même période de l’année précédente ; le taux requis n’a pu être maintenu, principalement en raison des pressions occasionnées par la hausse des prix des denrées alimentaires ».
Un endettement inquiétant
Côté endettement, en fin décembre 2015, le ratio de la dette sur le PIB « est passé de 103.8 % en 2014 à 107 % en 2015 », au pays du Président Jammeh. Ici aussi, le seuil de 70 % fixé par la communauté n’a pu être atteint. Et les activités financées sur fonds propres représentaient 1.78 %, bien en deçà des 20 % envisagés. Aussi, en Gambie, le financement du déficit budgétaire par la banque centrale était à 52 % en fin 2015. Ce qui est très loin de l’objectif régional des 10 %. La Gambie a aussi des soucis dans la collecte des recettes fiscales.
Des arriérés de contribution
Quant au prélèvement communautaire, « le gouvernement Gambien respecte à la lettre le protocole relatif au prélèvement communautaire », lit-on dans le rapport pays de la Gambie. Mais, le pays de Jammeh traine un arriéré de contribution de 3.2 millions d’unités de compte. « À ce jour, la Gambie totalise un arriéré de contribution de 3.2 millions d’unités de compte, mais ne dispose que de 173 529 368 dalasis et devra éponger cette dette en 2017 », renseigne le rapport.
Cependant, la Gambie ne dépense que 17.9 % de ses recettes fiscales pour le paiement des salaires. « Ce qui montre que le pays a rempli les critères régionaux de convergence qui imposent un taux inférieur à 35 % », renseigne le rapport. Sur la libéralisation des échanges, le gouvernement gambien dit s’être engagé à la mise en œuvre de ce programme.
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