
Avec sa cravate nouée sur le front, ses chaussures dépareillées, ses habits déchirés Ansoumana Dione est un étonnant personnage. Seul dans sa lutte, ses tracts en main, il interpelle chaque passant et pour se faire entendre, il a sa technique. "Je me suis habillé en malade mental. C'est pour que nous nous mettions tous dans la peau du malade mental, que nous partagions leur peine et leur souffrance", explique-t-il.
Falou est étudiant. Lorsqu'il a vu Ansoumana Dione, il a accéléré avant de l'écouter. "Il a osé briser les tabous, comme on dit. [Les malades mentaux] sont marginalisés, exclus de la société et il s'est porté volontaire pour être leur avocat", salue-t-il.
S'il cherche à mobiliser les populations, Ansoumana Dione souhaite aussi interpeller les autorités. Et c'est devant le ministère de la Santé qu'il distribue ses tracts : "Quand on est atteint du Sida, quand on est atteint de paludisme, la communauté internationale se mobilise. Pourquoi pas pour les malades mentaux ?"
Mamadou Mabye, enseignant, lit l'ensemble du tract avant de réagir et d'appeler lui aussi à la mobilisation pour aider les personnes atteintes de troubles mentaux. "Son combat doit intéresser tous les Sénégalais. On doit vraiment s'occuper de ces gens-là, les aider", dit-il.
S'il parcourt les rues, Ansouman Dione a un objectif : être reçu par le président Macky Sall pour parler du quotidien des malades mentaux.
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