
Les accusations selon lesquelles le président Jammeh, en quittant le pouvoir, aurait dévalisé le trésor public gambien, si fondées, peuvent entraîner l’ouverture d’une action en justice contre l’ex-chef de l’Etat qui réside depuis lors à Malabo. Tel est l'avis du président de la Ligue sénégalaise des droits humains. Interrogé sur le rôle qu’auraient éventuellement joué les présidents Aziz de la Mauritanie et Condé de la Guinée, Assane Dioma Ndiaye, dans un entretien publié dans le quotidien Lobservateur, explique qu’à ce sujet, «c’est l’auteur (Jammeh) de ces faits qui doit être visé, même si les actions de ces présidents (Condé et Aziz) ont pu permettre ce forfait.
Si cela est avéré, rien n’empêche l’Etat gambien d’intenter des actions contre Jammeh, même si les médiateurs peuvent ne pas être accessibles à cette procédure. L’Etat gambien peut poursuivre Jammeh pour haute trahison ou détournement de deniers publics. Il faut dire aussi qu’au moment précis, il était difficile, pour un médiateur, d’apprécier l’appartenance des biens ou d’exercer un contrôle effectif», dédouane-t-il.
«L’erreur des médiateurs (Aziz et Condé), ajoute-t-il, pourra être d’avoir permis à un avion-cargo, dont la contenance dépasserait de loin la propriété personnelle de Yaya Jammeh, d’atterrir dans un pays étranger. On aurait pu suspecter qu’il y a une opération de prévarication ou même de dépossession marxiste de l’Etat gambien. Peut-être que Condé et Aziz ont pu marquer de prudence. On peut leur accorder la bonne foi», relativise l’avocat et président de la Lsdh. Enfin, évoquant «un problème de responsabilité personnelle», Assane Dioma Ndiaye pense que l’auteur (Jammeh), «a prémédité son coup, en jouant de la bonne foi des médiateurs».
0 Commentaires
Participer à la Discussion